Les Premiers pas des Hauts Grades en France (1735/1745)

LES PREMIERS PAS DES HAUTS GRADES EN FRANCE (1735/1745) in LA FABRIQUE DE LA FRANC-MACONNERIE FRANCAISE. Histoire, sociabilité et rituels, 1725-1750, avec le concours du GSRL du CNRS, sous la direction de Thierry Zarcone, avec la collaboration de Jean-Marie Mercier, Dervy, 2017, p. 289/308. 

 

 

Dans les îles britanniques comme en France, la question de la naissance, de la genèse et du développement des grades post-magistraux (hauts grades, degrés supérieurs, side degrees, other degrees, masonic bodies ou appendant bodies[1]) demeure difficile et complexe. Leur résolution avance pas à pas[2]. Les premiers témoignages sont rarissimes, fragmentaires, menus et/ou allusifs. On a abandonné depuis longtemps l’hypothèse qui faisait des grades post-magistraux des créations tardives pour petits bourgeois en manque de noblesse ou pour remplir la bourse de maçons aigrefins. Plus récemment, l’idée que lesdits degrés furent tous imaginés après la création du grade de maître est également devenue obsolète. En effet, mise en forme à Londres à partir de 1717[3], la première franc-maçonnerie spéculative pratiquait les deux grades hérités de la maçonnerie opérative d’Écosse, à savoir Entered Apprentice et Fellow-Craft. En réalité, des grades (ou des discours) non encore classés hiérarchiquement faisaient partie du corpus de ladite maçonnerie insulaire. René Guilly (1921-1992) et Roger Dachez ont élaboré une nouvelle théorie de leur genèse. Au-delà des deux grades initiaux largement opératifs, le « besoin » d’un degré plus anthropologique universel, riche de mythes et de symboles, se fit sentir et entraîna la création du grade de maître. Progressivement, dans la décennie 1725/1735, il se structura autour d’un standard salomonico-hiramique[4]. Les autres projets du grade magistral, notamment un pré-Maître Parfait et un Royal Arch archaïque (voire plusieurs versions) ne furent pas abandonnés et, poussés vers l’avant ou le côté du grade de maître, ils auraient constitué les premiers grades post-magistraux. Il est également possible que des grades « indépendants » aient été imaginés avant (ou après) la création et la fixation du grade de maître et en marge du processus de formation des premières obédiences, avant de s’intégrer en partie dans le corpus post-magistral[5]. A côté des deux grades initiaux, toutes ces créations n’étaient ni séparées, même si elles pouvaient s’ignorer, ni hiérarchisées. Il faut également noter que cette pré-maçonnerie n’était pas structurée autour des grades, mais autour de « secrets » comme l’avait proposé René Guilly. Paul Paoloni[6] a mis en évidence cinq mots associés à quatre grades différents faisant des allers-retours au-dessus de la Manche.

Quoiqu’il en soit, les grades post-magistraux stricto sensu sont attestés en Angleterre dans la décennie 1730, avec les premières traces de Scot (ou Scotch) Master. En 1733, à Londres, Temple Bar, dans la Devil’s Tavern, on mentionne une tenue de Scots Masters Lodge. En 1735, à Bath (Somerset), au Bear Inn, douze frères furent faits Scot Master par la loge n° 113. En 1736, encore à Londres, à Covent Garden, une réception est signalée dans la loge française St Georges de l’Observance n°49. En 1740, les Scots Masters sont mentionnés à Londres (Lodge of Antiquity, ancienne Goose and Gridiron, puis n°1, puis n°2), à Bristol et à Salisbury.

L’histoire se transporta sur le continent via plusieurs canaux, notamment avec la « loge Écossaise de l’Union » fondée à Berlin, en novembre 1742, probablement d’origine britannique[7]. Le grade pratiqué dit Maître Ecossais semble bien être un parent proche (voire une copie) du Scot Master. Par son prosélytisme, L’Union apparait comme une véritable « Mère-Loge écossaise », peut-être la première ? L’écossisme[8] flirtera très tôt avec la chevalerie[9]. A l’automne 1743, une version chevaleresque (grade complémentaire) dite Chevalier de l’Ordre de l’Ordre de Saint André ou Chevalier Écossais se fit jour.

Les grades post-magistraux émergent en France, sans doute dans la décennie 1730, mais ne sont attestés que dans la suivante.

C’est dans l’article 20 des Reglemens généraux extraits des anciens registres des loges à l’usage de celles de France, document daté du 11 décembre 1743, de la première Grande Loge de France que l’on trouve la première trace, de l’adjectif « écossais » sous forme d’une condamnation, lors de l’élection du prince Louis de Bourbon-Condé, comte de Clermont (1709-1771), abbé de Saint-Germain-des-Prés & lieutenant général, comme grand maître :

« Comme on apprend que depuis peu quelques frères s’annoncent sous le nom de Maîtres Ecossois et  forment dans les loges  particulières des prétentions et exigent des prérogatives dont on ne trouve aucune trace   dans les anciennes archives et coutumes des loges répandues sur la surface de la terre ; la GL a déterminé affin de conserver l’union et la bonne harmonie qui doit régner entre les FM qu’à  moins que ces maîtres Ecossois ne soyent officiers de la GL, ou de quelque Loge particulière, ils ne seront considérés  par les frères que comme les autres apprentifs et compagnons, dont ils doivent porter l’habillement sans ‘ »

L’information est reprise dans la divulgation « L’ordre des francs-maçons trahi » (page 12 de la Préface nécessaire de l’édition de 1743) de l’abbé Gabriel Louis Pérau (1700-1767) :

« … je n’ignore pas qu’il court un bruit vague parmi les francs-maçons, touchant un certain ordre qu’ils appellent les Écossais, supérieur à ce que l’on prétend aux francs-maçons ordinaires, et qui ont leurs cérémonies et leurs secrets à part. »

Au demeurant ledit grade était signalé dans d’autres divulgations comme La Franc Maçonne[10] ou Le Parfait Maçon[11].

Ce grade mystérieux alors anathématisé semble être l’Écossais des 3JJJ dit également Écossais de Paris ou de Clermont comme nous le verrons plus loin. Après l’exclusion vint la reconnaissance. Le 24 juin 1745, les autorités maçonniques parisiennes reconnaissent leur légitimité dans les « Statuts dressés par la RL St. Jean de Jérusalem par notre N. t.e.f . Louis de Bourbon-Grand Maître de toutes les L. Régulières de France » en 48 articles.» qui précisent dans son article quarante : « Les maîtres ordinaires s’assembleront avec les maîtres parfaits et irlandais trois mois après la St-Jean, les maîtres élus six mois après les écossais neuf mois après, et ceux pourvus de grades supérieurs quand ils le jugeront à propos. ».

Désormais, un système hiérarchisé en quatre grades post-magistraux est clairement établi : Maître Parfait, Maître Irlandais, Maître Élu & Écossais.

Vers 1745/50, en France, outre Paris, on trouvait au moins trois autres « institutions » post-magistrales :

*** La Loge Ecossaise de Toulouse : Une plaquette de cinq pages[12] montre la présence à Toulouse d’une loge « écossaise », c’est-à-dire pratiquant un grade post-magistral, sans doute L’Ecossais des trois JJJ, mentionnée ci-dessus[13].

*** La Parfaite Loge d’Ecosse de Bordeaux : Elle aurait été fondée, entre autres, par Etienne Morin (c.1717-1771) qui aurait peut-être reçu un grade « écossais » à Antigua en 1744 et ( ?) Guillaume Lamolère de Feuillas dont les noms, avec ceux de Raoul, Lanie et Roboutté, figurent sur ses « Reglemens » datés du 8 juillet 1745, avec la mention non élucidée « par mandement de la Grande Loge d’Ecosse »[14].  Dans ledit texte, on ne trouve aucune mention de plusieurs grades post-magistraux ou d’une quelconque hiérarchie « écossaise ». Après la maitrise, il n’existait que le seul grade de Maître Ecossais. En revanche un rituel daté de 1750[15] mentionnait sept degrés post-magistraux (Maître Secret, Parfait Maçon, Maître par curiosité, Maître Prévost et Juge, Intendant des bâtiments, Maître Elu) dont le dernier était le Maître Elu Parfait ou Grand et Vray Ecossais. Ledit grade terminal dit également Ecossais de la Voûte ou Ecossais de Perfection apparait comme une version française du Royal Arch anglais. Ses titulaires, maîtres d’exception, seraient, selon le rituel, les seuls maçons dignes de connaître et de pratiquer l’Ancienne Maçonnerie. Les autres Ecossais ne seraient que des formes abâtardies notamment à Paris, comme l’écrit dans une lettre datée du 21 avril 1746, Dutillet, officier de bouche du roi, qui se dit « bon E[cossois] » à Lamolère de Feuillas.

*** Quimper/Poitiers (dont on reparlera plus loin).

On peut ajouter avec prudence la Mère Loge Ecossaise (ou Saint Jean des Ecossais ?) de Lyon (1746), la Parfaite Loge d’Ecosse de Marseille (décembre 1749)[16], la Grande Loge Ecossaise de Rouen (c. 1750), La Concorde Ecossaise ou Loge Ecossaise de la Concorde, sise à Tours (septembre 1745) et Les Ecossais Fidèles ou Vieille Bru de Toulouse (1747)[17].

On voit ainsi qu’en France comme dans les îles britanniques, la genèse des grades (puis systèmes) post-magistraux est multiple. Il n’existe ni centre seul, ni filiation unique, ni corpus univoque. La genèse de ces degrés est grandement liée au profil géographique, culturel, social, politique et « idéologique » de son (ses) « inventeur »(s) et/ou de ses diffuseurs, Anglais, Ecossais, Français ou Irlandais, jacobites ou hanovriens, catholiques ou protestants, pas nécessairement rattachés à une quelconque « institution », ainsi qu’aux milieux qui les reçoivent. Nés dans les îles britanniques, concomitamment ou postérieurement à la cristallisation de la franc-maçonnerie « spéculative » (moderne), mais très vite polymorphes et polyphoniques, multipliés par des allers-retours transmanche, ces nouveaux degrés s’articulent autour de trois thématiques principales : la vengeance/justice du meurtre d’Hiram, la (re)construction du Temple et une méditation sur la pierre de fondation et enfin l’existence d’une parole secrète (perdue) pieusement conservée dans un espace voûté et sous-terrain du Temple. D’une certaine manière, cette maçonnerie post-magistrale continue et amplifie le processus d’effacement progressif et relatif du légendaire « médiéval » des constructeurs de cathédrales au profit du corpus hiérosolymitain.

Il faut cependant donner une place particulière à la loge magistrale du grand-maitre Clermont dite Grande et Souveraine Loge Saint Jean de Jérusalem, constituée en 1744. Alors que le prince de sang fut souvent un dirigeant maçon un tantinet débonnaire, il aura les yeux de Chimène pour tous ces grades post-magistraux. Dans la décennie 1740, l’atelier, au moins dans ses débuts, devait en pratiquer quatre, cursus terminé par l’Écossais des 3 JJJ, dit de Paris ou de Clermont. Adonhiram s’y substituait à Hiram, et la réception du candidat n’était pas sans rappeler la cérémonie anglaise (et irlandaise) de Maître installé[18]. On peut imaginer que ledit rite inutile en France, et en particulier à Paris, où les vénérables étaient inamovibles (alors que la charge outre-Manche était le plus souvent annuelle, voire biannuelle) fût devenu un grade à part entière.

Dans les Statuts de la loge Ecossoise[19] [Grande Loge de Grands Maîtres Ecossais], sise à Paris, datés du 2 avril 1748, certifiés par de Valois, garde des sceaux, divers articles, notamment les 7, 9 & 11 signalent un nouveau grade, celui de Chevalier d’Orient : « Tous les maîtres Ecossois … [ont le] droit d’établir des Loges, de faire des maçons du premier grade dans les lieux ou il n’y aura point de Loge Regulière établie par des maîtres Ecossois ou par une Grande Loge des Grands Chevaliers de l’orient… » (Article 7).

Sa thématique repose sur la (re)construction du Temple par les Juifs, après le retour de l’exil de Babylone, sous la conduite de Zorobabel. Cette première mention des Chevaliers de l’Orient (L’expression Chevalier d’Orient est postérieure) est confirmée par un document inclus dans le registre[20] du Beaucairois Jérôme Dulong[21], témoignant de l’existence en mars 1749, d’une « grande et souveraine Loge de l’Orient » à Paris.

Clermont qui ne s’intéressa pratiquement jamais à la 1ère Grande Loge de France porta une attention particulière à ces grades post-magistraux, en jouant (ou en cherchant à concilier) sur les deux filiations écossaises (Paris et Bordeaux). En 1754 fut créé le Chapitre dit de Clermont dans lequel le prince conférait avec parcimonie et bon escient les grades post-magistraux désormais terminés par le Rose-Croix.

Ainsi continue la longue marche de l’imaginaire chevaleresque et de l’Art royal, déjà en filigrane dans la première version des Constitutions d’Anderson, et de manière explicite dans le grade berlinois de Chevalier Ecossais (1743). Bien sûr le père putatif de cette rencontre demeure pour beaucoup Ramsay dont on reparlera plus loin, mais dans la décennie 1730 la question de la nature chevaleresque de l’Ordre est débattue en loge, même si ces débats ne débouchent pas obligatoirement sur la formation de grades post-magistraux. Concomitamment, on constate des liens et un rapprochement entre les templiers et les francs-maçons. Puis apparurent les deux premiers grades chevaleresques. Entre les deux « naissances », une divulgation, Le Sceau rompu associe déjà la reconstruction du second temple avec une cérémonie maçonnique.

En 1749, on signale l’Ordre des Sublimes Chevaliers Elus[22].C’est dans le rituel dit de Quimper, découvert en 1997, qu’apparait le grade de Chevalier Elu. Il s’inscrit dans la thématique de la vengeance de la mort d’Hiram. Au demeurant, il est très proche du standard du grade d’Élu des Neufs. Mais ce sont trois points qui le rendent intéressant. L’instruction du grade révèle au récipiendaire que les Chevaliers Élus, nouvelle élite de l’Art royal, sont les descendants et les héritiers des Templiers, que ces derniers s’inscrivent dans une longue filiation initiatique remontant aux « Esséens » (Esséniens), et que la terre qui vit les noces de la maçonnerie et des Templiers est l’Ecosse où les chevaliers au blanc manteau s’étaient réfugiés après la destruction de l’Ordre (1307-1313) par le roi Philippe le Bel et le pape Clément V.

Ce corpus post-magistral qui ira s’enrichissant durant tout le XVIIIe siècle s’était approprié, en les réinterprétant, des éléments scripturaires, mais également des matériaux des religions à mystères très présentes dans la littérature du temps, comme dans Les voyages de Cyrus[23] de Ramsay. A côté de cette antiquité relue, les grades post-magistraux, notamment chevaleresques, ajoutèrent et développèrent une « géohistoire » substituée (le chevalier succédant à l’architecte, la Jérusalem des croisés à la place de celle de Salomon ou l’Ecosse par rapport à la Palestine, d’où sans doute l’une des étymologies possibles de l’écossisme ?). Ce fut dans ces variations « spatio-temporelles » que se construiront désormais les mythes et les récits post-magistraux. Ces innovations permirent plus facilement l’adoption et l’adaptation de la thématique chevaleresque, et en effet-miroir, la nature « spirituelle » (réelle ou fantasmée) de la chevalerie contribua à l’intégration du fait initiatique dans l’Art royal.

Durant cette présentation, un nom, celui de Ramsay, est revenu à plusieurs reprises. Sa biographie a été explorée depuis longtemps[24]. Mérite-t-il cet excès d’honneur dans l’ « invention » des premiers hauts grades en France ? Le dossier n’est pas clos, mais il est loisible de suivre quelques pistes[25] sur lesquelles divers spécialistes s’accordent désormais plus ou moins. On ne reviendra pas sur divers aspects biographiques bien connus, notamment ces fameux Discours.

D’abord si l’on peut douter qu’il ait pratiqué un grade maçonnique chevaleresque, Ramsay, avec l’appui du Old Pretender Jacques (III & VIII)[26] Stuart (1688-1766) fut admis, en mai 1723, comme chevalier de grâce dans l’Ordre royal, militaire et hospitalier de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem, alors sous la grande maîtrise de Louis, duc d’Orléans (1703-1752) qui chercha à lui rendre son lustre d’antan. On ne peut exclure que cette réception, pour un roturier, eût une influence sur sa conception chevaleresque qu’il transposa en maçonnerie, d’autant que la chevalerie « réinventée » était dans l’air du temps[27]. Ramsay décéda le 6 mai 1743, à Saint-Germain-en-Laye, protégé par la famille de Bouillon. Le baronnet (titre accordé par le roi en exil Jacques III) avait acquis une notoriété certaine dans la République des Lettres en général, et dans les milieux maçonniques en particulier. L’année 1730 avait été particulièrement faste puisqu’il fut reçu à la prestigieuse loge anglaise Horn Lodge, admis Fellow of the Royal Society, membre du Gentlemen’s Club de Spalding, société savante fondée en 1710 et consacré doctor honoris causa en droit civil à l’Université d’Oxford. Son œuvre avait déjà obtenu un succès réel. La publication des Voyages de Cyrus connut 30 éditions en français et en anglais, et des traductions dans quatre autres langues. Ses Discours[28] furent également diffusés dans les milieux maçonniques (et au-delà par les divulgations). Ainsi la mouture[29] qui devait être lue en Grande Loge, présidée par Charles Radcliffe, lord Darwentwater (1693-1746), le 24 mars 1737, mais interdite[30] par le cardinal André Hercule de Fleury (1653-1743), alors de facto premier ministre de Louis XV, apparait dans sa première version imprimée dans les Lettres de M. de V*** avec plusieurs pièces de différents auteurs[31], publiées en 1738. Le texte réapparait dans l’Almanach des Cocus[32], paru en 1740, dans l’Histoire[33] de Louis François de La Tierce (1699-1782), l’année suivante et dans la Lettre Philosophique, par Mr de V***[34], en 1744.

S’il n’existe aucune preuve démontrant clairement l’« invention » de hauts grades par Ramsay, on ne peut exclure que sa production intellectuelle ait servi à l’élaboration de grades post-magistraux. Trois d’entre eux semblent illustrer cette hypothèse.

*** Le Parfait Maçon (1744). Bernard Dat[35] a montré que ce texte avait pour sources, entre autres L’Histoire des Juifs de Flavius Josèphe (c.37/c.100) personnage utilisé par Ramsay dans ses Principes Philosophiques…[36] et l’Histoire de La Tierce, renfermant le Discours de Ramsay. Le 4e grade dit Parfait Maçon n’est pas sans se présenter comme une sorte de suite à l’Histoire des voyages de Cyrus. De plus certaines thématiques de Ramsay, comme l’Universalis Regio, se retrouvent dans la totalité du corpus.

*** Le Maître Parfais Irlandais, attesté pour la première fois par l’article 40 des Statuts de la loge Saint Jean de Jérusalem, du 24 juin 1745. Les sources dudit grade sont à chercher dans les coutumes funéraires de l’ancienne Chine[37]. On ne peut pas ne pas signaler la proximité de Ramsay avec les Jésuites, sa connaissance de la querelle des rites[38] et son intérêt pour la culture chinoise ancienne, proche et l’une des sources de l’Universalis Regio, religion originelle citée plus haut[39].

*** Le Chevalier d’Orient. C’est assurément dans ce grade que l’influence de Ramsay semble la plus présente[40], puisqu’il se situe dans la continuité du Discours[41], notamment avec le rétablissement du Temple et la thématique des Croisades. Ramsay est également un admirateur de Cyrus qu’il met en scène dans ses Voyages[42] à travers les cultures circumméditerranéennes. Il est donc possible que Ramsay soit à l’origine indirecte, voire directe du grade. Au demeurant, cette hypothèse semble confirmée par le témoignage de son ami Antoine de Geusau[43], conseiller du comte Henri XI de Reuss-Obergreiz (1722-1800) qui affirme que le chevalier a essayé de « rétablir les cérémonies comme elles avaient été dans les temps anciens » sous-entendu au temps des Croisades.

Provisoirement, on peut dire que la genèse des premiers grades post-magistraux n’est pas totalement élucidée. A côté des trois grades « bleus » (le Craft comme il se dit dans la maçonnerie anglo-saxonne), des grades post-magistraux sont nés, ont peut-être disparu, se sont adaptés, modifiés et/ou se sont hiérarchisés petit à petit. Les uns étaient dans le droit fil de la légende d’Hiram, certains s’inscrivaient dans la (re)construction du Temple, d’autres développaient la thématique chevaleresque. Ces grades initiaux retenus, car sans doute correspondant à des versions en phase avec les dominantes qui s’imposeront dans le discours maçonnique, ne furent pas totalement et immédiatement fixés dans des successions qui donneront naissance deux à trois décennies plus tard à des rites. A la différence du grade de maître précocement et définitivement standardisé (1725/1735), aucun grade post-magistral ne s’imposera comme « dominant », et on assistera à partir des années 1750, à une succession de nec plus ultra, les uns détrônant et coiffant les autres comme degré sommital. Aussi ne faut-il pas imaginer un projet initial global, un centre maçonnique central susceptible d’avoir imposé un corpus préétabli. L’invention des premiers grades post-magistraux obéit ainsi à des opportunités, provoquant un éparpillement néanmoins fécond. Cette maçonnerie post-hiramique de perfection enrichie par la thématique chevaleresque devint un des éléments du dispositif de séduction des élites attirés par la franc-maçonnerie. Paradoxalement, l’incertitude des origines qui permit d’en inventer des plus glorieuses, l’absence d’une standardisation univoque qui n’arrivait pas à s’imposer et la flexibilité     /adaptabilité des grades expliquent en partie le succès de la maçonnerie post-magistrale. Les strates de son corpus se sont superposées, fécondées et/ou démultipliées dans une surenchère d’interprétations possibles débouchant dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle sur la « floraison écossaise ». D’éventuelles découvertes, manuscrites, imprimées ou iconographiques, confirmeront, préciseront, modifieront, voire infirmeront, ces diverses hypothèses ou en susciteront de nouvelles.

 

 

DOCUMENTS (Latomia publications n°101, the ‘Sharp’ document 107/156), texte publié par Alain Berheim, Notes on early freemasonry in Bordeaux, in Ars Quatuor Coronatorum, Londres, vol. 101, 1988, octobre 1989, p. 110/113 & Jean-Pierre Donzac, La Loge Ecossaise de Bordeaux in L’Ecossais, Paris, n°4, AMHG, décembre 2002, p. 39/41.

 

REGLEMENS

Noms des [grands] officiers de la Parfaite Loge d’Ecosse :

Le Respectable Grand Maitre

Le Député Grand Maitre

Les deux Grands Surveillans

Le Grand Secretaire

Le Grand Trésorier

Le Grand Orateur

L’Intendant ou Maitre des Cérémonies

 

ART. 1er

La Loge s’assemblera régulièrement une fois tous les quinze jours, à un jour indiqué, & les frères qui manqueront de s’y rendre, à moins d’absences, maladies ou autres raisons valables payeront 24 S[44] d’amande.

2

Le Maitre, en son absence le Député ou les deux grands Surveillants, pourront convoquer des Loges extraordinaires si quelque cas pressant le requiert, en faisant néanmoins avertir tous les frères. Mais on déliberera dans ces Loges que sur des cas pressants ; on observera dans ces Loges le même rang en l’absence du Me. Les Jours de Loge ordinaire en cas d’absence de ces officiers, un frère qui en aura la permission d’un deux, pourra aussi assembler la Loge.

3

 Nul frère ne pourra entre en Loge sans vetement, & ceux qui manqueront d’en porter, payeront 24S[45].

4

La Loge étant ouverte, nul frère ne pourra parler au Me. sans en avoir la permission des Surveillans, ny sans être debout ils ne pourront non plus sortir sans permission, ny interrompre un frère qui parlera sous peine dans tous ces cas de 24S. qui pourra être augmentée dans les Récidives.

5

Les frères ne tiendront jamais aucun discours en Loge, sur les affaires d’Etat ou de Religion ; ils ne diront non plus rien en Loge qui puisse blesser la modestie, ni piquer quelque frère, sous peine de 6 S. d’amende qui pourra être augmentée suivant le cas.

6

Les f. ne diront du mal de qui que ce soit sous peine de 6s.

7

Tous les f. garderont un Secret inviolable sur ce qui se sera en L. même les choses les plus légères, à l’égard des prophanes & des maçons ordinaires, sous peine d’un Louis d’or d’amande pour la 1ere fois, & de deux pour la 2e fois, avec trois mois d’exclusion.

8

Toutes les amandes auxquelles les frères auront été condamnés seront mises dans un tronc pour les pauvres ; ils seront tenus de payer les amandes avant [que] la Loge se ferme, & dans le cas où le F ; ne peut la payer, il sera tenu d’y satisfaire la L. suivante, sous peine du double. Les f. auront attention de mettre en sortant de la Loge ce qu’ils jugeront à propos dans le tronc pour les pauvres maçons.

 9

Tous les frères payeront régulièrement au commencement de chaque mois 6 S qu’on pourra augmenter dans la suite en cas de besoin pour le bien de la Loge.

10

Tout l’argent des recettes d’Etat sera remis entre les mains du Trésorier qui tiendra un Registre des recettes et dépenses, Cotté et paraphé par le Me. & il rendra ses comptes toutes les fois que la L. le jugera à propos ; il le fera indispensablement au moins à la Loge qui suivra celle de la St. Jean pour les faire arrêter, avant de les remettre à celuy qui le remplacera.

11

Le Secrétaire aura dans la Loge un cabinet pour renfermer les Registres, ornemens et papiers de la Loge. Le Me aura une clef de ce cabinet en cas de besoin & les d. Registres ne pourront sortir de la Loge sans permission.

12

Le Me ou les surveillants ayant frappé du Marteau, les fr. garderont un profond silence, sous peine de 24 S. d’amande qui pourra être augmentée suivant les cas.

13

Tous sujets proposés seront passés au scrutin de l’avis de la Loge, une fois seulement dans chaque L. mais on pourra les balloter pendant 3 Loges consecutives. S’ils ne passent pas à la dernière & si le scrutin ne leur est pas favorable, ils seront renvoyés à 9 mois.

14

Avant de proceder à la Reception d’un Sujet, il payera sept Louis d’or pour le bien de la Loge qui pourra augmenter la d. Retribution en cas de besoin & en faire grâce en faveur de qui elle jugera à propos, sur quoy la L. s’engage de lui fournir les bijoux.

15

Le secrétaire tiendra un Registre sur lequel il inserera le nom des frères avec les délibérations. Le Dit Registre sera cotté et paraphé par le Me.

16

L’election du R.G.M.°. se fera le 24 du 1er. Mois. La Loge étant ouverte, chaque Frère mettr[a] sur un billet le nom de celuy qu’il voudra Elire, les billets étant ramassés, Le Me. En fera lecture & celuy qui aura le plus de voix sera Elu Me. Tou(t)e Caballe est expressement défendue aux Fr. sous peine de 2 Louis d’or.

17

 L’Election du Député et des grands Surveillants se fera après celle du Me & à la pluralité des voix & ensuite le Me. Nommera ses autres officiers.

18

Toutes les délibérations passeront à la pluralité des voix & en cas d’Egalité, celle du Me. L’emportera.

19

Si le Scrutin vient à n’être pas favorable à quelque sujet balotté, aucun frère ne pourra en murmurer sous peine d’un Louis d’or d’amande.

20

Les derniers frères reçus Serviront avec obéissance pour les besoins de la L. sur la réquisition du Second grand Surveillant.

21

Aucun fr. ne portera plus d’une fois la parôle pour la même affaire, à moins que ce ne soit pour éclaircir sa proposition ou qu’on ne l’appelle du Siège pour dire quelque chose.

22

Les Frères qui présenteront une requête pour Aumône à la L. certiffieront que le Supliant a été dans une Situation honeste ou Supportable.

23

Lorsqu’il se présentera quelque Fr. Ecossois pour visiter la L. Il sera examiné à toute Rigueur & on luy fera prendre les engagements conformes aux Usages & règlements de cette Loge.

24

Les f. visiteurs qui se trouveront en L. seront placés à droite & à gauche du Grand Maitre.

25

Si quelque sujet venait à être balotté dans une Loge extraordinaire sans que tous les F ; aient été avertis pour s’y trouver le ballotage sera regardé comme nul et non avenu.

26

On ne pourra recevoir aucun Fr. qui n’ait atteint l’age de 25 ans accomplis.

27

Les frères pourront augmenter les Règlements toutes les fois qu’ils le jugeront à propos, mais on ne pourra faire aucun changement à ceux des autres parts, que le jour de la Grande L. Géneralle.

28

Le nombre des FF Ecossois habitans de Bordeaux, a été fixé à Vingt-cinq sans y comprendre les FF. Etrangers dont les Receptions pourront s’étendre autant que la R. Loge le jugera à propos, suivant la délibération passés le 10 du 9è. Mois.

Fait & arrêté dans nôtre grande Loge d’Ecosse le huitième du deuxième mois de l’année 5746

Lamolère de Feuillard G.[uillaume] Me

Morin [Etienne]

Raoul, 1er Surveillant,

Lanie S.S.

Par Mandement de la Grande Loge d’Ecosse.

Riboutté, Secrétaire.

[1]        Tous les termes ne sont pas strictement équivalents.

[2]        Cf. Mollier Pierre, Un « Maître écossais » archaïque aux sources de l’Écossisme. Aurait-on, enfin, découvert le premier haut grade ? in Renaissance Traditionnelle, Paris, n° 183, décembre 2016, p. 276/284.

[3]        1717 (ou un peu plus tard ?) : Quoi qu’il en soit, 1717 doit être lu comme un simple repère chronologique. La création de la première Grande Loge n’a pas introduit une rupture totale dans le processus d’évolution du Métier (Craft).

[4]        Cf. Dachez Roger, Hiram et ses frères, Paris, Véga, 2010.

[5]        Bernheim Alain, Early « High » or Ecossais Degrees originate in France ?, in Heredom, vol. 5, 1996, Washington D. C., p. 87-114, réimprimé comme chapitre 2 de Freemasonry in Context – History, Ritual, Controversy, sous la direction d’Arturo de Hoyos & S. Brent Morris, Lexington Books, 2004.

[6]        Paoloni Paul, Quatre grades et cinq mots : voyage dans la première franc-maçonnerie sur les pas de René Désaguliers, in Renaissance Traditionnelle, n° 175, juillet 2014, p. 122/188.

[7]        Mollier Pierre, L’« Ordre Ecossais » à Berlin de 1742 à 1752, in Renaissance Traditionnelle, n° 131/132, tome XXXIII, 2002, p. 217/227.

[8]        On utilisera ce mot polysémique, dans cette phrase, pour désigner tout ou partie de la maçonnerie post-magistrale.

[9]        Cf. Mollier Pierre, La Chevalerie Maçonnique, Paris, Dervy, 2005.

[10]       Ou Révélations des mystères des Francs-Maçons, par Madame ***, Bruxelles, 1744.

[11]       Ou les Véritables secrets des quatre Grades d’apprentis, Compagnon, Maîtres ordinaires et Maître Ecossais de la Franche Maçonnerie, Paris, 1744, tous deux publiés par Coutura Johel, in Le Parfait Maçon-Les débuts de la Maçonnerie Française (1736-1748), Publications de l’Université de Saint-Etienne, 1994.

[12]       BGOdF, Paris, série AR.

[13]       Mollier Pierre, Curiosités maçonniques, Paris, Editions Jean-Cyrille Godefroy, 2014, p. 23/28.

[14]       Donzac Jean-Pierre, La loge Ecossaise de Bordeaux-1745, in L’Ecossais, n° 4, Paris, AMHG, 2002, p. 15/49.

[15]       Fonds latomia, document Sharp 101.

[16]       A ne pas confondre avec Saint Jean d’Ecosse (1751).

[17]       En 1750, un document de Bordeaux signale la présence à Toulouse d’une loge d’Ecossais Trinitaires qui demande à se rattacher au système bordelais.

[18]       Dachez Roger, Les origines de l’installation secrète en Grande-Bretagne et en Irlande et sa diffusion en France du XVIII 1e siècle à nos jours, in Renaissance traditionnelle, n° 100, octobre 1994, p. 225/241.

[19]       Statuts de la Loge Ecossaise, BNF, Paris, Mss FM4 76 ff 227/229, édités par Bernheim Alain, Contributions à la connaissance de la première Grande Loge de France, in Travaux de la Loge nationale de recherches Villard de Honnecourt, 2e série, n° 17, Paris, 1988, p. 55/204, et plus particulièrement les p. 178/180.

[20]       Desaguliers René, Le registre maçonnique de messire Jérôme Dulong, in Renaissance Traditionnelle, tome XII, n° 46, avril 1981, p. 81/90.

[21]       Zarcone Thierry, La Bibliothèque ‘secrète’ de Jérôme comte Dulong, in Archéologues, Collectionneurs et Erudits du Midi rhodanien, Société d’histoire et d’archéologie de Beaucaire, 2010, pp., Société d’histoire et d’archéologie de Beaucaire, p.55-76, 2010.

[22]       Kervella André & Lestienne Philippe, Un haut grade templier dans les milieux jacobites en 1750, l’Ordre Sublime des Chevaliers Elus, aux sources de la Stricte Observance, in Renaissance Traditionnelle, n°112, Clichy, 1997, p. 229-266. Cf. également Lestienne Philippe, Repères sur l’histoire de la Franc-maçonnerie à Poitiers sous l’Ancien Régime (1750-1789), in Mémoires de la société des antiquaires de l’Ouest et des Musées de Poitiers, 5e série, tome XV, n° ½, Poitiers, 2001, p. 33/99.

[23]       A Paris, chez Guillau, 1727.

[24]       Chérel Albert, Un Aventurier religieux au XVIIIe siècle, Paris, Perrin & Cie, 1925 ; Henderson George David, Chevalier Ramsay, New York/Londres, Thomas Nelson & Sons, 1952 ; Baldi Marialuisa, Verisimile, non vero. Filosofia e politica in Andrew Michael Ramsay, Milan, FrancoAngeli, 2002, trad. Française de Brissaud Nicole & Cerati Marie, Philosophie et politique chez Andrew Michael Ramsay, Paris, H. Champion, 2008 ; Eckert Georg, « True, Noble, Christian Freethinking » Leben und Werk Andrew Michael Ramsays (1686-1743), Munster, Aschendorff, 2009 (thèse de doctorat) ; Kervella André, Le Chevalier Ramsay : une fierté écossaise, Paris, Véga, 2009 ; Desplanches Sophie, Monographie du Chevalier Andrew Michael Ramsay : l’aventurier religieux, l’auteur politique, le franc-maçon, mémoire de master, Paris III, 2009, Andrew Michael Ramsay (1686-1743) : religion, philosophie et pensée maçonnique, thèse de doctorat, Paris-Cité, 2016 ; Bernheim Alain, Ramsay et ses deux discours, Paris, Télètes, 2012 ;Mansfield Andrew, Ideas of monarchical reform: Fénelon, Jacobitism and the political works of the Chevalier Ramsay, Manchester University Press, 2015.

[25]       Je tiens tout particulièrement à remercier mon ami Bernard Homery pour ses éclairages et pour m’avoir offert un exemplaire de son tapuscrit Le Voyage de Ramsay, chez l’auteur, 2016, 438 pages, ouvrage qui mériterait grandement d’être édité.

[26]       Deux jours après sa réception, Jacques III accordait à Ramsay une « déclaration authentique de la noblesse de son extraction » avant de le choisir comme précepteur de son fils Charles Edouard dit Bonnie Prince Charlie (1720-1788).

[27]       Il est également possible qu’au vu de sa réception en loge, sans doute moins fastueuse que celle de Saint-Lazare, il ait voulu donner à l’Art royal un lustre chevaleresque.

[28]       Cf. André-Michael Ramsay, Discours prononcé à la réception des francs-maçons, présenté et édité par Georges Lamoine, Toulouse, Editions SNES, s.d. [1999].

[29]       Le discours du 26 décembre 1736, sans doute prononcé dans la loge Au Louis d’Argent est connu par le manuscrit 124 de la bibliothèque d’Epernay.

[30]       Les minutes de la loge Coustos-Villeroy (BNF, département des manuscrits, fonds du procureur général Guillaume de Joly (1675-1756), volume 184, f° 140) confirment que la réunion eut lieu.

[31]       La Haye [Rouen], chez Pierre Poppy, p. 47/70.

[32]       …Ou Amusement pour le beau sexe pour l’année MDCCXLI, Auquel on a joint un recueil de Pièces sur les Francs-Maçons…, A Constantinople, de l’Imprimerie du Grand Seigneur. Avec l’Approbation des Sultanes, p. 30/45.

[33]       Histoire, obligation et statuts de la vénérable Confraternité des Francs-Maçons tirez de leurs archives et conformes aux traditions les plus anciennes…, Francfort-sur-Main, chez François Varrentrapp, 1742.

[34]       …avec plusieurs pièces galantes et nouvelles de différents auteurs, La Haye, Pierre Poppy, 1744.

[35]       Dat Bernard, Le Parfait Maçon (1744). Une source méconnue des Hauts Grades, in Renaissance Traditionnelle, n° 161, janvier 2011, p. 4/83.

[36]       Philosophical Principles of Natural and Revealed Religion, unfolded in a Geometrical order, Glasgow, Robert Foulis, 1748/9, deux volumes, ouvrage posthume ; traduction, introduction, notes et index par Georges Lamoine, Paris, H. Champion, 2002.

[37]       Désaguliers René & Dachez Roger, La pensée chinoise et la franc-maçonnerie : à propos du grade de Maître Irlandais, Prévôt et Juge, in Renaissance Traditionnelle, n° 96, octobre 1993, p. 224/237.

[38]       Etiemble René, Les Jésuites en Chine. La querelle des rites (1552-1773), René Julliard, France, 1966.

[39]       Cf. Jardin Dominique, Voyages dans les tableaux de Loge. Histoire & symboles, Paris, Jean-Cyrille Godefroy, 2011, p. 85/92. L’auteur précise que le tableau du grade qui présente la pompe funèbre d’Hiram, va au-delà des rites chinois, pour rejoindre la thématique antédiluvienne de Noé et ses fils, chère à Ramsay.

[40]       Cf. Mollier Pierre, La Chevalerie Maçonnique, Paris, Dervy, 2005, p. 92/102.

[41]       Selon Pierre Mollier, op. cit., p. 93, la cohérence et les liens entre le Chevalier d’Orient et le Discours sont plus évidents dans la version d’Epernay.

[42]       Les voyages de Cyrus avec un discours sur la philosophie, édition critique établie par Georges Lamoine, Paris, Honoré Champion, L’Âge des Lumières n° 17, 2002.

[43]       Büsching Anton, Beyträge zu der Lebensgeschichte denkwürdiger Personen, insonderheit gelehrter Männer, Halle, 1783-1789, tome 2 (1784) p. 326/7; traduction par Chevallier Pierre, Les conversations de Ramsay et de son ami M. de Geusau sur la Franc-Maçonnerie, in Les ducs sous l’acacia ou les premiers pas de la franc-maçonnerie française. 1725-1743, Paris, Librairie philosophique J. Vrin, 1964, p. 302/306.

[44] Louis (d’or) = 5 livres ; écu blanc (argent)= 3 livres=60 sols (cuivre).

[45] Dans les décennies 1740/1750, à Bordeaux, un garçon boucher gagne environ dix sols par jour travaillé, un charpentier de marine, entre 25 & 35 sols, et un maçon, selon les saisons et les travaux, entre 25 et 45 sols par jour.

6 réflexions sur « Les Premiers pas des Hauts Grades en France (1735/1745) »

  1. Mon TCF je vous demande permission pour traduire vôtre gran travail sur mon Blog en espagnol. Comme ça on pourra arriver à plus des membres iberoamericans qui ont besoin de ce type d’études. Merci mille encore un fois. Recevez ma plus forte TAF.
    Prof. Joaquim Villalta

    1. Cher ami,

      Je vous accorde bien volontiers l’autorisation de traduire en espagnol mon article Les premiers pas des Hauts Grades en France (1735/1745).
      Pouvez-vous m’en envoyer une version net afin que je puisse la mettre sur mon blog.
      D’autre part, je suis à la recherche d’un éditeur hispanophone qui accepterait de traduire et de publier mon Histoire des francs-maçonneries en Europe en quatre tomes chez Dervy, Paris, 2012, 2014, 2016, 2018.
      Je ne sais si vous pouvez m’aider
      Merci par avance
      Cordialement

      YHM

      1. Merci mille pour vôtre autorisation. Je vais vous envoyer la traduction à l’e-mail que vous désirez. J’espère l’avoir la semaine prochaine.
        À propos de l’éditeur je peu vous mettre en contact avec lui. Passez moi vos coordonnées et je vous écris là.
        Recevez ma plus fraternelle salutation.

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