Le temple de Salomon entre Bible et archéologie

Temple-de-Salomon-1784Le Temple de Salomon (בית המקדש = Beit Ha-Mikdash, Maison de la Sainteté dans la Mishna compilation écrite des lois orales juives), dit également Premier Temple, fut, selon la Bible hébraïque (premier livre des Rois, 6 à 8 & deuxième livre des Chroniques, 3 à 5), le premier lieu de culte juif de Jérusalem, construit par le roi Salomon (970/931), deuxième fils du roi David et de l’une de ses femmes Bethsabée.

Connu pour sa sagesse, auteur supposé de divers livres bibliques, Salomon (Shlemo, Sulayman, Soliman), vainqueur de ses ennemis intérieurs et extérieurs, instaura ensuite un long règne d’organisation, de paix et d’abondance, mais ses dernières années furent marquées par la concupiscence, l’idolâtrie et les difficultés sociales. Considéré comme l’un des prophètes de l’Islam (cf. 27e sourate dite Al-Naml, les Fourmis, 15-44 & les sourates 21e, 79-82, 34e, 12-14 & 38e, 29-39), il est également revendiqué comme l’ancêtre de la dynastie impériale salomonide (1270-1974) d’Ethiopie.

Selon la Bible hébraïque, avant de mourir, le roi David (Daoud/Dâwûd) fit rassembler de nombreux matériaux pour la construction d’un édifice en l’honneur du Très Haut, sur le Mont Moria (Môriyyâ), sommet où se serait déroulée la ligature d’Isaac par Abraham en vue du sacrifice à Yahvé. Son fils Salomon poursuivit et accomplit cette œuvre de sanctuarisation.

Le roi phénicien de Tyr (Sur/Tzor), Hiram, identifié à l’historique Hiram 1er le Grand (980/35 ou 47, 978/44 ou 969/36 ou 39) lui envoya du bois de cèdre, de cyprès et de santal, et de l’or en échange de blé, d’orge, d’huile d’olive et de vin et/ou de vingt villes selon les textes (Chroniques ou Rois), et divers ouvriers spécialistes dans la construction [1]. Il lui dépêcha également un ouvrier habile nommé et décrit selon les textes, Hiram ou Huram [2], fils d’un tyrien inconnu et d’une veuve de la tribu de Nephtali ou d’une fille de celle de Dan, bronzier ou artisan/artiste polytechnicien, lequel réalisa de nombreux objets et parties du temple, notamment les deux colonnes Jakin (I’c’l: Yakiyn, Dieu fonde/établit)et Boaz (בועז : Bō`az, en Lui (est) la force) du temple et la mer d’airain, de dix coudées qui repose sur douze bœufs de bronze. L’intérieur du temple était divisé en trois pièces successives : le vestibule (Ulam), la grande salle (Heikhal) et le Saint des Saints (Kodesh ha-kodashim ou Débir) qui abritait l’Arche d’Alliance.250px-SolomonsTemple

 

Si rien ne confirme formellement l’historicité du temple de Salomon, le plan du temple, tel qu’il est décrit dans le Premier Livre des Rois, peut être rapproché de ceux des sanctuaires syriens contemporains de Lakish, Beth Shean (niveau IV) & Hazor (niveau I B). Il est donc possible qu’un sanctuaire « à la syrienne » ait pu être érigé à cette époque salomonienne, via l’influence culturelle du royaume d’Israël ou du nord, alors bien plus dynamique que le royaume du sud ou de Juda [3]. Mais le texte biblique a été fixé et/ou écrit quatre siècles plus tard. On peut penser qu’il existait cependant à Jérusalem, un lieu de culte, peut-être à ciel ouvert, qui se métamorphosera dans la mémoire des scribes en « temple de Salomon ». Les fouilles de sites voisins contemporains (‘Ai/Et-Tell, Arad, Beth-Shean, Hazor, Megiddo ou Shechem) pourraient donner des indications sur la forme qu’aurait pu prendre ledit sanctuaire.

Cité fortifiée conséquente en 1700/1400 BC (capitale d’un royaume cananéen et/ou centre/relais de l’influence égyptienne), Jérusalem n’aurait plus été qu’un gros village sans défense (six hectares et un millier d’habitants) à l’«époque de Salomon»[4], identifié à la « Cité de David », au sud-est des murailles actuelles de la vieille ville, entre l’ancienne vallée de Tyropeôn, aujourd’hui comblée, et la vallée de Cédron (Qidron). La cité et ses territoires environnants ne semblaient pas assez prospères pour figurer sur les objectifs militaires du roi égyptien Sheshonq 1er lors de sa campagne en Canaan (c. 925 BC). Les traces archéologiques et documentaires d’un royaume centralisé (en l’occurrence celui de Juda) apparaissent seulement à partir de 800 BC. Au niveau religieux, on est alors dans le yahvisme monolâtrique (vénération d’un seul dieu mais reconnaissance d’autres divinités), voire dans l’hénothéisme (polythéisme avec rôle et culte préférentiels pour l’une des divinités). En 722 BC, le royaume d’Israël (nord) et sa capitale Samarie furent occupés par les troupes du roi assyrien (722/705) Sargon (Sharroukin) II, entrainant la fuite d’une partie de leurs habitants vers le sud. Vers 720/700 BC, Jérusalem connut alors une croissance spectaculaire et compta 10/12 000 habitants sur une superficie de 75 hectares. Le royaume de Juda vit un essor démographique, économique et culturel certain[5]. Des rois Ezéchias (716/688 BC), 13e roi de Juda (sud) selon la Bible à Josias (639/609 BC)[6], 16e roi, on assista à la centralisation du culte du Dieu national Yahvé à Jérusalem et à la suppression des cultes astraux [7]. C’est à ce moment que Jérusalem devint « capitale » et qu’on peut attester indirectement de la présence d’un temple ou d’un lieu de culte « national » mais non confirmé par l’archéologie, malgré quelques indices souvent controversés. La Bible relate que sous le règne de Josias (622 BC), le grand prêtre Helcias (Helchiaz/Hakalia) découvrit dans le « Temple » un « livre de la Loi » (2 Rois, 22,8). De nombreux spécialistes pensent que ce livre est une partie du Deutéronome[8], en fait écrit à l’époque de Josias. Ainsi commencerait à se fixer l’historiographie deutéronomiste et sacerdotale [9].

En 598 BC, le roi babylonien Nabuchodonosor II (605/562 BC) marcha sur Jérusalem après que le roi de Juda (609/598), Joaqim (Yehôyaqîm), fils cadet de Josias, eut refusé de lui payer le tribut mais il mourut peut-être assassiné. Son fils Joachin (Yehôyakhîn) régnera trois mois (décembre 598/mars 597 BC). Ce fut durant ce laps de temps que la ville fut prise (21 adar 3163/16 mars 597 BC) et pillée une première fois. Le jeune roi déchu et une partie de son peuple (3000 à 10 000 personnes ? Les artisans et/ou les élites) furent déportés à Babylone.

Son oncle Mathanias renommé Sédécias (Siddqiyyâhû), autre fils de Josias, devint roi sous la tutelle babylonienne. Une décennie plus tard, lassé de ce protectorat, encouragé par des émissaires phéniciens, espérant en l’aide égyptienne, Sédécias se souleva contre Babylone. Nabuchodonosor envoya une armée aux ordres de Nebuzaradan écraser la révolte. Le siège de Jérusalem commença le 10 tévet 3173 (11 décembre 588 BC) et se termina le 10 av 3174 (24 juillet 587 BC) après un mois de combat suite à la première brèche dans les remparts. La cité prise, fut pillée et partiellement rasée. Une partie de la population fut massacrée, une autre déportée (4 à 8000 ?). Le temple fut détruit. L’archéologie n’apporte que quelques lumières sur ces événements mais un document contemporain dit « lettres de Lakish »[10] (22 ostraca) confirment de nombreux faits et personnages évoqués dans la Bible.

En 581, une troisième déportation eut lieu portant le total des exilés à environ 20 000. Alors que la déportation à l’égyptienne ou à l’assyrienne consistait à déplacer les populations vaincues et à les remplacer par des immigrés volontaires ou imposés, provoquant une acculturation /assimilation, la déportation babylonienne des Juifs fut à sens unique. Seules furent exilés vers la Babylonie les élites et la main-d’œuvre spécialisée, laissant feu le royaume de Juda socio-économiquement et culturellement éprouvé.

L’exil développa chez les Hébreux quatre attitudes : le refus de l’assimilation, le renforcement des pratiques cultuelles et rituelles, l’acceptation de l’autorité des sages et la réécriture/écriture/compilation/fixation des textes bibliques et législatifs, souvent à partir d’un corpus assyro-babylonien (Eden, le Déluge, la Tour de Babel, le « modèle » du temple de Salomon) [11]et dans la perspective de la prophétie du retour et d’une « nouvelle Alliance ». L’auto-identification ethnico-nationale se fera avec l’affirmation d’un monothéisme yahviste [12].

L’ Achéménide Cyrus II, dit le Grand, (600 ou 576/530), roi de Perse (559), conquérant de la Médie (553/50), de la Lydie (547/6) et de l’Asie centrale (c. 545/c.541) allait annexer la Babylonie de l’usurpateur araméen Nabonide, roi de 556/39, après la prise, sans combat, de sa capitale (octobre 539 BC). Les nouveaux maîtres appliquaient vis-à-vis des peuples soumis une politique plus ou moins libérale.

Les chapitres 1 à 6 du 1er Livre d’Esdras racontent le décret philosémite (sans doute apocryphe même si la version araméenne (Esd. 6, 3-5) semble plus plausible que l’hébraïque (Esd. 1, 2-4), avec mission de rebâtir le temple de Cyrus et le retour des Juifs à Jérusalem (42 360) sous la conduite de Zorobabel, fils de Salathiel (ou de son frère Phadaïa/Nadabia), fils du roi Joachin. En réalité, la rentrée se fit en plusieurs étapes, au fil des édits (fictifs ou historiques), sur près d’un siècle (539 à 445 BC) et ne sembla pas avoir été massive. Les données archéologiques montrent même un déclin démographique de la région. Ces migrations vont progressivement structurer quatre composantes juives :

*** Les exilés rapatriés composées des élites politico-religieuses qui considéraient avec une certaine condescendance ceux qui étaient restés dans le pays, dans les difficultés économiques et une certaine errance idéologique.

*** les habitants du pays de Juda non déportés qui pensaient avoir gardé l’authentique judaïsme sur la terre de leurs pères.

***les Juifs  demeurés à Babylone, intégrés dans la société babylo-perse.

***Les Juifs d’Egypte qui gagnèrent ce pays sous le règne du pharaon Apriès (589/570) après la chute de Jérusalem en 586. Ils s’établirent notamment sur l’île Eléphantine (quartier actuel d’Assouan). Leur histoire est bien connue grâce aux fouilles archéologiques et aux papyri en araméen d’Eléphantine (Ve-IVe siècles) [13].

En Judée, progressivement une véritable opposition va se faire jour entre les « autochtones » et les exilés rapatriés. Les premiers arrivants, dès le début du règne de Cyrus, se montreront conciliants envers les habitants du pays de Juda/Judée. On retrouve cette ouverture chez les personnages des patriarches (Abraham, Isaac, Jacob) symbolisant à la fois l’errance et la légitimation de la possession de la terre de Canaan, tout en manifestant un compromis entre les migrants et les indigènes.

Les conflits avec les deux groupes s’envenimèrent. On trouve trace de cette ligne plus affirmée dans le récit de la sortie d’Égypte, la rentrée en Canaan et les conquêtes militaires de Josué (Yĕhōshúaʕ), fils de Noun et successeur de Moïse.

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Ce temps correspond plus ou moins au moment où Zorobabel et Josué (Yehoshoua), fils de Josedec, premier cohen à être nommé grand prêtre du second temple reconstruisirent le 2e temple (de 536 à 516) de Jérusalem (Livre d’Esdras 3, 4, 5,6 1-18). Légitimés par l’édit de Cyrus tel que le décrit le Livre d’Esdras (6, 1-6), les travaux se terminèrent par la célébration de la Pâques 515 (Esdras 6, 19-22). Divers éléments du 1er temple avaient disparu : l’Arche d’Alliance en bois d’acacia recouvert d’or, les Tables de l’Alliance, les Urim et Tumim, éléments du pectoral du grand prêtre, utilisés à des fins divinatoires, l’huile sainte d’onction, le feu sacré qui brûlait sur l’autel des Holocaustes, le vase d’or contenant de la manne et le bâton d’Aaron qui avait fleuri. Autour du temple, des arbres étaient plantés. Une cour (ou une partie de cour) était réservée aux prosélytes (goyim convertis plus ou moins complètement au judaïsme). Si l’archéologie confirme cette construction, la chronologie des travaux  provient presque exclusivement de la Bible. De plus, cette reconstruction est sujette à des explications diverses et parfois contradictoires en fonction des extraits qui les narrent[14].

Néanmoins, il est possible de se faire une opinion assez précise de la Judée perse[15]. En son sein, les tensions persistèrent. Sans doute l’idée de restaurer le royaume de Juda en faveur de Zorobabel, rejeton de la maison de David, exista, mais progressivement la mouvance sacerdotale (exprimée par l’« invention » du temple de Salomon, la référence à la Torah et l’épopée de Moïse) finira par s’imposer. Jérusalem devint une cité-temple qui s’arrogea les prérogatives et l’exclusivité du culte, et dans laquelle les prêtres étaient les seuls interprètes de la Torah. Elle devint, nolens volens, une théocratie sous la direction des grands prêtres, la succession de faisant de père en fils (plus ou moins) dans la lignée d’Aaron. La circoncision, l’observance du shabbat, les règles de la kashrut, les lois du mariage étaient autant de critères d’identification nationale et de fermeture à l’altérité. Mieux l’autorité du Temple de Jérusalem dépassa les frontières de la Judée et s’étendit jusqu’à son ancienne rivale Béthel, à 10 km au nord de Jérusalem, un des principaux sanctuaires de feu le royaume d’Israël et à la communauté juive d’Eléphantine. En revanche, on assista à un schisme progressif des Samaritains (Shomronim)[16] qui érigèrent un sanctuaire particulier de Yahvé à Sichem (Shechem), à 2 km de l’actuelle Naplouse, sur le mont Garizim (Har-Garizzim)[17]. L’avènement d’Esdras[18] clôt l’histoire de l’ancien Israël et ouvre l’histoire du judaïsme.

Une partie de la Bible hébraïque fut rédigée, réécrite, compilée et/ou fixée durant cette période :

 

Liste « chronologique » des livres de la Bible hébraïque Date de rédaction approximative desdits livres (début-fin)
1a/Bereshet (Genèse) 1b. Exode VIII/VI
1b/Shemot (Exode) 1d. Nombres VIII/VI-V
1c/Vaqira (Lévitique) 2e. Isaïe VIII-VI + VI + VI-V=
1d/Bamidbar (Nombres) 2b.Juges VIII-V
1e/Devarim (Deutéronome) 1a. Genèse VIII-III
2a/Yehoshoua (Josué) 2h. 12 prophètes VIII/V sauf Zacharie (VI/III + V/II + début 1er siècle)
2b/Shoftim/(Juges) 2d. 1 & 2 Rois VIII-II
2c/Shemouel (Livres de Samuel 1 & 2) 3e.Ruth VIII-II
2d Melakhim (Livres des Rois 1 & 2) 1e. Deutéronome VII-VI
2e/Yeshayahou (Isaïe) 2f. Jérémie VII-III
2f/Yrmeyahou (Jérémie) 2a. Josué VII-I
2g/Yehezqel (Ezèchiel) 2c. Samuel VI-V
2h/12 prophètes 3f.Lamentations VI-V
3a.Psaumes 3c. Job VI-IV
3b.Proverbes 3b.Proverbes VI-IV
3c.Job 2g. Ezéchiel VI-III
3d.Cantique des Cantiques 3a.Psaumes VI-II
3e.Ruth 3k.1 & 2Chroniques VI-II
3f.Lamentations 1c. Lévitique V
3g.Ecclésiaste 3d.Cantique des Cantiques V-III
3h .Esther 3j. Esdras/Néhémie V-III
3i. Daniel 3g.Ecclésiaste V-II
3j. Esdras/Néhémie 3h. Esther IV-II
3k.1 & 2Chroniques 3i. Daniel IV-II

 

L’ancien royaume de Juda (Yehudah) forma à peu près la province de Yehoud Medinata (ses habitants seront nommés les Yehoudim, les Juifs), faisant partie de l’hyparchie perse de Transeuphratène, elle-même incluse dans la satrapie de Babylone, avant de devenir à son tour la 5ème satrapie, sans doute sous Xerxès 1er (c. 519/465), Grand Roi depuis 486 BC. Jusqu’au milieu du Ve siècle, Mitzpah, situé sur les monts de Benjamin (Beth-El) qui avait déjà ce rôle depuis la chute de Jérusalem, fit sans doute encore fonction de capitale provinciale. Cependant la Judée resta en marge du dynamisme économique et commercial de l’empire perse.

La situation changea lorsqu’Amyrtée (identifié à Psammétique IV ?), nouveau pharaon (404/399) eut proclamé l’indépendance de l’Egypte. La Judée devint une marche à défendre. Néanmoins la province demeura secondaire au point de ne pas figurer sur la liste des peuples inscrits sur la tombe d’Artaxerxés II, Grand Roi en 404, mort en 358 BC. Au IVe siècle, Jérusalem grâce à sa primauté sur les communautés juives et à la collecte des impôts pour le Temple redevint un centre relativement significatif. La Judée semble avoir souffert de la répression conduite par Artaxerxés III (358/338) suite à la révolte de Sidon (347/6), d’autant que certains Juifs auraient appuyé ladite rébellion de la cité-état phénicienne. Des Juifs furent déportés en Hyrcanie, sur le Pont-Euxin (Mer Noire).

 

A SUIVRE… LE TEMPLE d’HERODE OU LE DEUXIEME (ou le  troisième ?) TEMPLE DE JERUSALEM!

[1] Le texte biblique traduit au moins les échanges réels entre la Phénicie et le territoire hébreu. Cf. Briquel-Chatonnet Françoise, Les relations entre les cités de la côte phénicienne & les royaumes d’Israël & de Juda, Studia Phoenicia XII, Louvain, Peeters Press, 1992.

[2] Egalement Huram Abi (II Chroniques, 2, 14) ou Huram Abiv (II Chroniques, 4, 16).

[3] L’inscription araméenne de la Stèle de Tel Dan (IX-VIII) semblerait prouver l’existence de deux royaumes : l’Israël de [Yo] ram, fils d’ [Ahab] (Cf. 2 Rois, VIII, 28) & celui « de la Maison de David » (Bytdwd) mais cette dernière traduction est contestée par divers scientifiques.

[4] Whisenant Jessica N., Writing, Literacy, and Textual Transmission: The Production of Literary Documents in Iron Age Judah and the Composition of the Hebrew Bible, thèse pour le doctorat de philosophie, Université du Michigan (Ann Arbor), 2008.

[5] Cf. Les deux amulettes inscrites en paléo-hébreu de l’époque royale israélite (vers 600 BC) en argent découvertes dans le reposoir d’une tombe de Ketef Hinnom, colline au sud-ouest de l’ancienne ville de Jérusalem, trouvées en 1979, à fonction apotropaïque (pour conjurer le mauvais sort), sans doute portées autour du cou de leur propriétaire. Les inscriptions furent traduites et publiées en 1989 à cause des difficultés de leur déroulement et de leur lecture. On y trouve une bénédiction très voisine de celle des Nombres (6, 24-26) : « Que YHWH te bénisse, qu’il te garde, qu’il illumine sa face vers toi et qu’il t’accorde la paix/le bonheur ».

[6] Pietsch Michael, Die Kultreform Josias. Studien zur Religionsgeschichte Israels in der späten Königszeit, in Forschungen zum Alten Testament, vol. 86, Tübingen, Mohr Siebeck, 2013,

[7] Cf. Bottero Jean, Lang Bernhard, Gibert Pierre, Assmann Jan et al., Enquête sur le Dieu unique, Paris, Bayard, 2010, et notamment Lemaire André, L’émergence du monothéisme en Israël avant l’Exil, p. 90/101.

[8] Le Deutéronome (τὸ Δευτερονόμιον, la seconde loi / דְּבָרִים, Devarim, paroles) est le cinquième livre de la Bible hébraïque et le dernier de la Torah (Pentateuque) . Attribué à Moïse, il a vraisemblablement été écrit entre la fin du VIIIe siècle ou le début du VIIe BC et après le retour d’exil, vers la fin du VIe BC, par des auteurs regroupés sous le nom d’ « école deutéronomique. Sans être une copie conforme d’un traité de vassalité assyrien, il comporte de nombreux éléments propres auxdits textes. Cf. Rainer Albertz, Albert de Pury, Thomas Römer & Jean-Daniel Macchi, Israël construit son histoire : l’historiographie deutéronomiste à la lumière des recherches récentes, Genève, Labor et Fides, 1996.

[9] Cf. Finkelstein Israël & Silberman Neil Asher, The Bible Unearthed, New York, Free Press, 2001; traduction française, La Bible dévoilée, Paris, Fayard, 2002; Liverani Mario, Oltre la Bibbia. Storia antiqua di Israele, Bari, Laterza, 2003 ; traduction de l’italien par Viviane Dutaut, La Bible et l’invention de l’histoire, Paris/Montrouge, Bayard, 2008 ; Schniedewind William M., How the Bible Became a Book. The Textualization of Ancien Israël, New York, Cambridge University Press, 2004; Römer Thomas, Macchi Jean-Daniel & Nihan Christophe (ed.), Introduction à l’Ancien Testament, Genève,  Labor & Fides, 2004, 2009(2).

[10] Lakish était la 2e ville du royaume de Juda.

[11] Cf. Liverani Mario, La Bible et l’invention de l’histoire, 2008, op. cit.

[12] Cf. Bons Eberhard & Legrand Thierry, Le Monothéisme biblique. Évolution, contextes et perspectives (Lectio Divina 244), Paris, Le Cerf, 2011.

[13] Cf. Mélèze-Modrzejewski Joseph, Les Juifs d’Égypte de Ramsès II à Hadrien, Paris, Armand Colin, 1991 ; traduction anglaise, Jews of Egypt from Ramsès II to Emperor Hadrien, Princeton University Press, 1995.

[14] Cf. Römer Thomas, Macchi Jean-Daniel & Nihan Christophe (ed.), Introduction à l’Ancien Testament, 2004, op. cit.

[15] Cf. Sous la direction d’Oded Lipschits & Manfred Oeming, Judah and the Judeans in the Persian Period, Winona Lake, Eisenbrauns, 2006.

[16] Poliakov Léon & Firmin Gilles, Les Samaritains, Paris, Seuil, 1991 ; Macchi Jean-Daniel, Les Samaritains : histoire d’une légende. Israël et la province de Samarie, Genève, Labor et Fides, 1994, Le Monde de la Bible 30 ; Anderson Robert T & Giles Terry, The Keepers: An Introduction to the History and Culture of the Samaritans, Peabody (Massachusetts), Hendrickson Publishing, 2002 ; item, Tradition kept : the literature of the Samaritans, Peabody, Hendrickson Publishers, 2005.

[17] Encore que loin d’être un schisme, il est possible que le judaïsme samaritain soit demeuré majoritaire au moins jusqu’au 2e siècle BC.

[18] Esdras (Ezra), prêtre et scribe de la tribu de Lévi, sur ordre du roi père Artaxerxés 1er ramena un nouveau contingent (1700 ?) de juifs exilés à Babylone en Judée et y prêcha la stricte observance de la Torah, notamment l’interdiction des mariages ethnico-religieux mixtes.

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