Jalons pour l’histoire de la genèse de la franc-maçonnerie en France

OLYMPUS DIGITAL CAMERAa chronologie, la nature et les usages de la nouvelle confrérie en France sont souvent difficiles à préciser car la documentation est rare, fragmentaire et souvent imprécise. Depuis le XIXe siècle, les auteurs se répètent les uns, les autres et dès les origines, de nombreux ateliers ont toujours cherché à se donner des origines aussi lointaines que glorieuses.

La franc-maçonnerie fut importée en France, et plus largement sur le continent européen par des britanniques, principalement des maçons anglais (diplomates, militaires, négociants, voyageurs, étudiants, exilés stuardistes) et/ou par des Français faits maçon Outre-Manche. Alors que dans le Royaume-Uni, un des objectifs de la nouvelle sociabilité était de faire oublier la guerre civile, en France, les conflits politico-religieux britanniques furent très prégnants dans la genèse de la franc-maçonnerie française. Tandis que le futur Royaume-Uni optait pour un choix libéral et protestant avec la montée sur le trône de Marie II Stuart (1662-1694) et de Guillaume d’Orange (1689-1702), stathouder des Provinces-Unies (1672), reine et roi d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande (1689) après la Glorious Revolution (novembre 1688) et l’adoption du Bill of Rights (février 1689) et le vote de l’Act of Settlement (1701), puis d’Anne Stuart (1665-1714), reine en 1702, orientation confirmée par l’arrivée sur le trône de la maison de Hanovre, avec Georges I (1660-1727), duc de Brunswick-Lunebourg et roi de Hanovre (1698), la famille Stuart, d’origine écossaise, catholique et absolutiste, se réfugiait en France et s’installait à Saint-Germain-en-Laye (hiver 1688/89). Alors que l’ex-roi Jacques II Stuart (1633-1701) y vivait dans une austère pénitence, son fils Jacques (III) (1688-1766), frère des reines Marie et Anne, tenta vainement d’organiser un débarquement en Ecosse mais le traité d’Utrecht (1713) engageait Louis XIV à reconnaître la succession hanovrienne. The Old Pretender se réfugia d’abord en Lorraine et après l’échec d’un autre soulèvement jacobite (1715), à Rome où les papes le pensionnèrent jusqu’à sa mort. Le fils de ce dernier Charles Edouard Stuart dit Bonnie (1720-1788) The Younger Pretender échoua également dans ses diverses tentatives de restauration stuartiste. Leurs partisans réfugiés en France sont estimés à environ 40 000 dont 60% d’Irlandais et 1/3 d’Anglais. La moitié appartenait à la nobility ou à la gentry. Les jacobites constituèrent la cour de Saint-Germain, la brigade militaire irlandaise où aurait maçonné une loge et la dynamique communauté irlandaise de Nantes. La France oscilla pendant ½ siècle entre un philostuartisme déclinant et le réalisme géopolitique qui finit par l’emporter. Inversement, à Londres, Robert Walpole[1] (1676-1745), principal (premier) ministre whig pendant 21 ans (1721-1742) ne négligea pas la jeune institution londonienne dans son jeu politique[2].

Ainsi la franc-maçonnerie en France nait sous la double concurrence hanovrienne latitudinaire (Valenciennes, 1721) et jacobite catholique (Saint Thomas I, à Paris, en1725). Un des fondateurs de ce dernier atelier, Charles Radcliffe (1693-1746), 5e comte de Derwentwater, pris en novembre 1745, lors d’une tentative jacobite, jugé et condamné, fut décapité le 8 décembre 1746 à Tower Hill (Londres). Issu d’une famille calviniste, Philip (1698-1731), 1er duc de Wharton (1718) s’était rallié à James III, alors en exil en Avignon (1716). Il sembla ensuite avoir abandonné la cause jacobite et être entré dans le clan Walpole. Il sera grand-maître de la Grande Loge de Londres (1722/3), mais en 1723, il passa à l’opposition tory. L’année suivante, il créa une société antimaçonnique Les Gorgomons. En 1725, il gagna Vienne, puis Madrid (1726) pour plaider à nouveau la cause stuartiste. Il semble que son rôle dans la constitution/confirmation d’une loge madrilène en 1728 soit erroné. D’après deux documents de 1737, Wharton aurait été élu en décembre 1728 grand maître des loges du royaume de France. Il quitte la France en avril 1729 dans un état de pauvreté assez marqué. Après lui, la succession des grands maîtres demeure imprécise jusqu’à l’élection de Clermont (1744).

Néanmoins, la franc-maçonnerie andersonienne demeurait en France sous contrôle jacobite. Sans que l’on sache avec précision la date de son élection, Sir James Hector, 5e baronnet Maclean (1703-1750), jacobite écossaise, devint grand maître des loges ( décembre 1734 ou 1735 ?). Il signe le plus ancien ensemble de textes réglementaires connus dont se dotèrent les loges de France, les Règlements Généraux de décembre 1735, traduits et adaptés par un autre stuartiste, l’abbé John Moret. Deux documents de 1736 confirment sa grande-maîtrise. Maclean quitte sa fonction en décembre 1736. Le jour de la Saint Jean l’Evangéliste, Charles Radcliffe, 5e comte de Derwentwater, est élu grand maître, par une assemblée d’une soixantaine de maçons, réunis, rue du Paon, quartier Saint-Germain. Il démissionne de sa charge au printemps/été 1738 peut-être pour récupérer son héritage à Rome à la mort de son oncle.

Durant ces années, le phénomène maçonnique français est à la fois aristocratique et marginal (quelques dizaines d’individus). Dans la deuxième moitié de la décennie 1720, les premières loges sont presque exclusivement parisiennes. Saint Thomas I et Saint Thomas II (1729) sont ouvertement jacobites, mais cette dernière semble s’être ralliée à Londres en 1732. La loge Les Arts Sainte-Marguerite (1729) semble s’être rendu indépendante de ces deux courants sous le long vénéralat de l’architecte Jean-Baptiste de Puisieux (1679-1776), alors intendant d’Antoine Crozat, marquis du Chatel, considéré comme l’homme le plus riche de Paris. Quant à la loge Saint-Martin, selon divers documents de la décennie 1760, elle aurait été fondée en 1729 ou en mai 1749 (cette dernière semble plus vraisemblable) selon qu’ils proviennent de la faction Penny ou de la fraction opposée. Son premier vénérable fut le maître plumassier Pény père qui jouera un certain rôle dans la 1ère GLdD dans les décennies 1760 et 1770. Quoiqu’il en soit de cette chronologie, ces créations montrent que la franc-maçonnerie s’ouvrait, du moins dans la capitale, à la moyenne et petite bourgeoisie.

En province, on retrouve les mêmes origines complexes : anglo-irlandaise à Bordeaux (1732), londonienne à Valenciennes (1733) et Niort (1738) ou jacobite à Avignon (1737) ou à Toulouse (1741). A la fin de la décennie 1730, la France compte une dizaine de loges en province et une quinzaine à Paris. Ces loges ont dû initier 1000 à 2000 personnes, le plus souvent issues de l’aristocratie ou de la bourgeoisie de robe, mais sans doute la moitié, selon les usages du temps, ne fréquenta plus ensuite l’Art royal.

A la veille de l’élection de Derwentwater comme grand-maître, l’Ecossais Andrew Ramsay (1686-1743), disciple, éditeur et biographe de Fénelon, archevêque de Cambrai, secrétaire (1714-1717) de Madame Guyon (1648-1717), théoricien de l’absolutisme, un temps précepteur de Charles Edouard Stuart (1720-1788) à Rome (1724), auteur des Voyages de Cyrus (1727), fait maçon le 17 mars 1730 par la Horn Lodge, précepteur des fils du duc de Bouillon, aurait prononcé le discours dit d’Epernay. De tonalité jacobite et catholique, il cherchait à obtenir les bonnes grâces du cardinal Fleury, principal (premier) ministre (1726/43) de Louis XV. Pourtant le cardinal non seulement ne donna pas suite à cette offre, mais chercha à faire cesser les réunions maçonniques. Aussi la version (« idéologie » œcuménique, vision latitudinaire, vue plus séculière de l’Ordre) prévue pour être prononcée en Grande Loge en mars 1737 et adressée au cardinal de Fleury ne fut pas prononcée car ladite assemblée fut interdite. Le discours fut néanmoins imprimé.

Méconnue, mystérieuse, la franc-maçonnerie intriguait. En 1737, le tout-Paris et de nombreuses capitales provinciales bruissent de rumeurs sur les free-masons comme le montre le succès de deux œuvres : Arlequin franc-maçon, montée à l’Opéra-comique ou les Frei-maçons, jouée à la Comédie-Française. Cependant la police ne pense pas que la nouvelle institution soit dangereuse, mais elle doit être néanmoins interdite par principe. En effet même si elle apparait comme une société bachique, les autorités publiques réagissent à la théorie de l’indifférentisme religieux, à la pratique du serment secret et à la forte présente d’étrangers, notamment des Godons. Néanmoins, la prudence s’impose car la franc-maçonnerie compte dans ses rangs des personnages de haut rang, en particulier quelques ducs et pairs. Dans un premier temps, le lieutenant général de police (1725/39)  René Hérault (1691-1740), ne pouvant s’en prendre directement aux frères aristocrates, fit, sous peine d’amendes et de fermetures, interdire à tous les traiteurs, cabaretiers, aubergistes et autres de recevoir lesdites assemblées de Freys-Maçons, puis décide de faire publier une divulgation latomophobe La reception d’un Frey-maçon, écrite d’après des documents saisis et les confidences de mademoiselle Carton, danseuse à l’Opéra. En effet, le 17 juillet, la police avait saisi le livre d’architecture de la loge Coustos-Villeroy, tandis que le 14 septembre, en Audience de grande police du Châtelet, le marchand de vin à La Rapée, Chapelot, arrêté le 10 précédent pour avoir hébergé une loge de table, avait été condamné à mille livres d’amende [2 400/2 800 euros] et à la fermeture de son établissement pendant six mois.

L’année suivante, le 24 avril, le pape Clément XII fulmine la première condamnation pontificale, la bulle In Eminenti Apostolatus specula. Comme les suivantes, elle ne sera jamais enregistrée par le Parlement de Paris. Les condamnations pontificales antimaçonniques n’auront donc aucune valeur légale dans la France d’Ancien Régime. Au demeurant, elle sera peu relayée par le clergé national. Quelques mois plus tôt, Henri de Belsunce de Castelmoron (1671-1755), évêque de Marseille depuis 1709, écrit, sans succès, à l’intendant de Provence, pour dénoncer la perniciosité de la franc-maçonnerie. Dans un mandement épiscopal du 14 janvier 1742, il récidive. La condamnation n’aura guère plus d’effets mais laisse présupposer la présence d’une loge à Marseille. Durant tout le siècle, il ne se trouva qu’une dizaine de prélats français pour condamner ouvertement la franc-maçonnerie. La presque totalité des loges se montrait sociologiquement, et très souvent cultuellement catholique gallicane, assez souvent philo-janséniste.

En juin 1738, Louis de Pardaillan de Gondrin (1707-1743), duc d’Epernon, surintendant des bâtiments royaux, gouverneur de l’Orléanais (1727), 2e duc d’Antin aurait été élu grand maître général et perpétuel des francs-maçons comme successeur de Derwentwater. Antin aurait été fait maçon par Charles (1701-1750), 2e duc de Lennox et de Richmond (1723), grand-maître (1724/5) de la Grande Loge de Londres, membre de la Royal Society, chevalier de la Jarretière, duc d’Aubigny (1734), et vénérable de la loge d’Aubigny.

Les jacobites auraient cherché à se trouver un protecteur français, familier du roi. Dans cette hypothèse, les mesures prises par Fleury ne viseraient pas la franc-maçonnerie en tant que telle, mais auraient pour but de reprendre en main une institution contrôlée par les stuartistes. En arrière-plan, il s’agissait de plaire à Londres dont on recherchait l’alliance. Nous sommes à la fin de la Guerre de succession de Pologne (septembre 1733-novembre 1738) entre d’une part, la France, l’Espagne, la Bavière et le Piémont-Sardaigne et d’autre part les Etats des Habsbourg, la Russie t la Saxe, la Grande-Bretagne étant demeurée hors du conflit.

Durant les années 1738/40, l’écheveau maçonnique n’est toujours pas facile à démêler. En mars 1738, Louis-Marie (1709-1782), duc d’Aumont (1723) aurait été élu grand-maître ? Par intérim ? Comme chef d’une maçonnerie andersonienne antijacobite et fidèle à Londres. Il en est de même pour son successeur ( ?), en mars 1739, avec Louis François Anne de Neufville (1695-1766), duc de Retz, puis de Villeroy (1722), fait maçon par la loge Coustos dont il devint vénérable. Il se dit qu’il se fit recevoir dans l’Ordre sur ordre du roi Louis XV qui par l’intermédiaire de son favori voulait savoir ce qui se manigançait en loge. En mars 1740, Antin à la différence de ses prédécesseurs est élu grand maître à vie. Quoiqu’il en soit, cette période voit le déclin de l’influence jacobite et l’affirmation d’une franc-maçonnerie française de tradition andersonienne. De l’été 1740 au printemps 1744, les tracasseries policières envers l’Ordre cessèrent totalement. En 1742/3, Paris comptait une grosse vingtaine de loges, Versailles quatre dont la Loge de la Chambre du Roi et deux régimentaires (Les Gardes Suisses et la Gendarmerie de France), une vingtaine en province (Alès, Arras, Avignon, Caen, Bayonne, Beaucaire, Bordeaux, Dunkerque, La Rochelle, Lunéville, Marseille, Metz, Nantes, Niort, Toulouse, Valenciennes) et trois aux Antilles.

Le 9 décembre 1743, le duc d’Antin passait à l’Orient Eternel. Deux jours plus tard, le banquier protestant rhénan Christophe-Jean Baur (1699-1770), membre de la feue loge Coustos-Villeroy , convoque seize[3] vénérables dont Jacques Claude Augustin de La Cour (1694-1773), 2e marquis de Balleroy, gouverneur du jeune Louis-Philippe, duc de Chartres, sans doute député grand-maître du duc d’Antin. Le lendemain, l’élection opposait Louis Alexandre de Rubempré dit le comte de Mailly (1694-1748) à un prince de sang. Bien qu’absent, Louis de Bourbon-Condé (1709-1771), comte de Clermont-en-Argonnes, abbé de Saint-Claude (1718/37), de Buzay (1733), Marmoutier, Cercamp et Chaalis (1736), de Bec et Saint-Germain-des-Prés (1737), chevalier du Saint-Esprit (1724), fondateur de l’Académie du Petit-Luxembourg (1729), futur gouverneur de Champagne (1751) et membre de l’Académie française (1753), est élu. Malade, il n’est point sûr qu’il ait assisté à la Grande Loge (assemblée générale) du 27 décembre suivant.

Malgré cette protection princière, au printemps 1744, les tracasseries policières reprirent suite à la publication du Secret des Francs-maçons de l’abbé Gabriel Louis Pérau (1700-1767) et du Catéchisme des Francs-maçons du violoniste Louis Travenol (1698-1780) dit Leonard Gabanon. Le 1er mars, le commissaire de Rochebrune perquisitionne une maison, rue de Lourcine, au faubourg Saint-Marcel. Quatre frères d’origine modeste sont arrêtés. Jean Frédéric Phélyppeaux, comte de Maurepas (1701-1781), secrétaire d’Etat à la maison du roi (1718-1749), fait maçon en 1737, en fut plus agacé par la qualité roturière de ces frères que par l’activité d’une nouvelle loge. Le 10, il ordonne leur libération. Sur les papiers saisis figuraient les signatures du banquier Baur et du grand secrétaire Perret. Ils furent simplement admonestés par le nouveau lieutenant général de police (1740/7) Claude Henry Feydeau de Marville (1705-1787), marquis de Dampierre. La même année, la police fait une descente chez le traiteur Ozouf (24 mai), foire Saint-Laurent. La présence de femmes à la réunion laisserait supposer qu’il s’agit d’un simple banquet ou d’une réunion de l’Ordre de la Félicité, voire d’une forme de proto-adoption. Ces quelques ennuis n’empêchèrent pas l’obédience de Clermont de manifester une grande activité. Si l’on se réfère à la Liste des Loges Régulieres du Roiaume de France faite à l’assemblée de la Grand-Loge tenue le 6. Novembre 1744, la 1ère GLdF comptait 20 loges à Paris, 19 en province et 5 militaires.

Une dernière série de chicaneries policières se déroule au printemps-été 1745. Le 8 juin, une descente menée par le commissaire Charles Delavergée s’effectue en l’hôtel de Soissons, rue des Deux-Ecus. Au 2e étage, les exempts tombent sur une réunion maçonnique. Des documents et des objets sont saisis. Une liste de 37 frères est dressée, dont Roger Didon (c. 1700-1777), chirurgien ordinaire du roi, François Fromentin, tout nouveau recteur de l’Université de Paris, l’historien Bénigme Dujardin (1689-c. 1770), ancien maître des requêtes au Conseil d’Etat, trois bénédictins de l’abbaye Saint-Martin-des-Champs, Denis Martinet, maître horloger et Louis-Alexandre Bontemps, tous deux valets de chambre du roi et Aubry Guillot, inspecteur général et architecte du roi. 12 maçons furent convoqués et admonestés par le lieutenant général. L’affaire fit cependant grand bruit dans le landernau maçonnique lorsqu’on apprit qu’un exempt de robe courte Vierrey s’était fait recevoir maçon pour démasquer les frères. La dernière action contre l’Ordre fut le transport de la police du 5 septembre, toujours conduit par le commissaire Delavergée chez l’huissier Pique, rue des martyrs, à Montmartre, où furent surpris treize frères en tenue.

1744 marque un tournant puisqu’on assiste à la naissance de seize nouveaux ateliers. Ensuite la progression ira crescendo jusqu’à la Révolution : cinq à dix entre 1745 et 1759 avec une forte poussée en 1750 (une grosse vingtaine), entre 15 et 30 entre 1760 et 1773, avec une quarantaine en 1767 et 1768, une trentaine durant la période 1774-1780, puis une quarantaine par an de 1781 à 1784.

 

ESSAI DE CHRONOLOGIE

*** Parfaite Egalité, sise au régiment irlandais de Walsh : la Chambre des provinces par décision du 13 mars 1777 admit que ses constitutions dataient du 25 mars 1688 et qu’elles avaient été renouvelées le 9 octobre 1772.

NB : le régiment fut créé en octobre 1697 aux ordres (février 1698) de Guillaume Dorington. Nommé successivement Dorington (1697), Rooth (1718), Roscommon (1766), puis Walsh (1770), il fut baptisé légion des Dauphiné (1775/6), puis à nouveau Walsh (1776-1791).

NB bis : Les premiers détachements des régiments irlandais débarquèrent à Brest en mai 1690.

 

*** En octobre 1721, la loge St Jean de Jérusalem de l’Amitié et Fraternité, à Dunkerque dit avoir été constituée par la GL de Londres (selon sa patente de 1766).

*** juin 1725 (d’après le tableau général dressé par H.-J. Brest de La Chaussée, alors grand garde des sceaux, timbre & archives de la 1ère GLdF, en avril 1769) : fondation de la première loge maçonnique à Paris Saint Thomas I, par Charles Radclyffe, James Macleane[4] & Dominique O’Heguerty, futur comte de Magnières en Lorraine. Placée sous le patronage de Saint Thomas Becket, donc ouvertement jacobite, elle recrute massivement parmi les officiers de la Maison du roi Jacques II à St Germain (Douglas, Fitz-James, Middleton, Talbot) et des cadres des régiments écossais et irlandais passés en France. On ne connait pas vraiment son titre, sa date de fondation, l’origine des patentes, ni lorsque cessèrent ses travaux.

200px-DukeOfWharton***décembre 1728 : Philip James, 1er duc de Wharton[5] (1698-1731), aurait été élu Grand Maître des loges du royaume de France d’après les règlements généraux et l’Approbation des constitutions de décembre 1737. Il quitte Paris en avril 1729.

*** 1729 : loge Les Arts Sainte-Marguerite, constituée le 15 décembre 1729, sous le premier maillet de Jean-Baptiste de Puissieux (1679-1776), architecte, futur collaborateur des Souflot.

*** 23 mai 1730, à la loge à la Horn Tavern de Westminster, en présence du grand-maître Norfolk, réception de Charles de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu (1689-1755), ancien président à mortier du Parlement de Bordeaux, Francis (JB François ?), comte de Sade (1707-1767) et François-Louis de Gouffier, marquis de Thois.

***la première loge française qui figure sur les tableaux de la Grande Loge de Londres porte le titre distinctif de King’s Head in the Butcher Row, le n° 90 et la date tardive d’avril 1732. On voit en elle Saint Thomas n° 2 ou au Louis d’argent, constituée en mai 1729, en faveur du joaillier au Pont au Change Thomas-Pierre Le Breton. La loge est installée rue de Bussy à proximité de la rue des Boucheries et du Louis d’Argent, chez le traiteur Landelle. Par cette (re)création, l’obédience anglaise cherche à contrer l’influence jacobite.

***17 avril 1732 : trois britanniques, le capitaine irlandais Martin Kelly, Nicolas Staimton et Jonathan Robinson fondent L’Anglaise, sise à Bordeaux. Le même jour, la loge fit maçon Patrick Dickson et exalte à la maîtrise James Bradshaw qui deviendra vénérable le 6 mai. Durant les six jours que dura son vénéralat (il dut reprendre la mer), la loge se réunit encore trois fois, fit maçon cinq profanes et éleva à la maîtrise cinq compagnons. Le 2 mai Nicolas Staimton devint vénérable mais quittera Bordeaux quatre jours plus tard. La majorité des membres sont des négociants Irlandais, souvent protestants, installés (ou en relations commerciales) à Bordeaux. Jusqu’au 8 septembre 1743, les registres sont tenus en anglais.

***1732 ( ?) : Saint Jean de la Concorde, sise à Beaucaire aurait été établie et constituée par la loge toulousaine dite Fille de Clermont (cette affirmation se trouve dans une lettre adressée à la GL de France le 30 août 1766), mais cette dernière fut fondée en 1741.

***1 juillet 1733 : la Grande Loge de Londres patente La Parfaite Union, sise à Valenciennes.

***1734 : Deux lettres datées du 23 août et du 3 septembre 1734 mentionnent la loge, sise à Aubigny-sur-Nère (et/ou à son hôtel parisien de Kéroualles), du duc de Richmond & Lennox, duc d’Aubigny, Charles (1701-1750), hanovrien convaincu, vénérable de la loge londonienne The Horn (1723/4 ; 1725/1738), ancien grand-maître de la GL de Londres (1724/5).

***1735 : à Metz, une loge prétendant travailler cette année sur les fondements d’une ancienne loge ( ?) sous le premier maillet de Louis Henri Hyacinthe de Taillefumier (Tailfumyr), seigneur de Fresnel, président à mortier (1736) du parlement de Metz, sera constituée provisoirement par la 1ère GLdF, le 19 décembre 1748.

***D’après le St James Evening Post du 20 septembre 1735, dans la loge sise à l’hôtel de Bussy, dans une tenue présidée par Charles Lennox, 2e duc de Richmond et de Lennox, duc d’Aubigny, assisté du révérend Jean-Théophile Desaguliers (1683-1744), sont faits maçon sept profanes dont James, vicomte Chewton (1715-1763), fils aîné de James 1er comte Waldegrave (1684-1741), ambassadeur de SGM à Paris (1730-40), présent, & Louis III Phélypeaux (1705-1777), comte de Saint-Florentin et marquis (duc en 1770) de La Vrillière, alors secrétaire d’Etat de la RPR[6].

***1735 : Sir James Hector Maclean est grand maître. Depuis quand ? Comment ?

***27 décembre 1735 : Les Devoirs Enjoints aux maçons libres Extraits des anciens registres des Loges, à l’usage de celles de France, qui doivent etre lus a la reception d’un frere, et lorsque le maitre de la loge le jugera a propos ; des Reglements Generaux modelés sur ceux donnés par le tres haut et tres puissant Prince Philippe Duc de Wharton Grand Maitre des loges du royaume de France, avec les changemens qui ont été faits par le present Grand Maitre Jacques hector Macleane cheval. Baronnet d’Ecosse, et qui ont été donnés avec l’agrement de la grande loge, a la grande assemblée tenue le 27.Xbre 1735, jour de St Jean l’Evangeliste, pour servir de règles à toute les loges du  dit Royaume, signés par James Mac Leane et l’abbé John (Jean) Moore (Moret), « grand secrétaire ».

*** Loge de Bussy-Aumont, constituée le 29 novembre 1736 par Maclean et installée le 7 février 1737.

***1736 : loge Coustos-Villeroy (A la Ville de Tonnerre) (livre d’architecture du 18 décembre1736 au 17 juillet 1737) présidée par le lapidaire aux galeries du Louvre (1735-40) Jean (John) Coustos (1703-1746), bernois protestant naturalisé anglais et à partir du 17 février 1737 par Louis François Anne de Neufville (1695-1766), 4e duc de Villeroy (1734), fait maçon quatre jours plus tôt (sur ordre de Louis XV), dans la loge Coustos. Elle comptait 8 Britanniques, 18 Français pour 24 Germano-scandinaves, avec un recrutement très aristocratique. La loge reconnait le très catholique jacobite Derwentwater (mars 1737).

***1736 : loge Saint Louis, sise à Paris, sous le premier maillet de Mathias Cellier, fabricant de cire d’Espagne.

***26 décembre 1736 : 1er discours d’André Michel, chevalier de Ramsay (1686-1743), précepteur de la maison des ducs de Bouillon, peut-être à Saint-Thomas I. Cette version dite du manuscrit 124 de la BM d’Epernay est catholique jacobite. L’histoire du peuple hébreu et celle de la maçonnerie « primitive » sont concomitantes, interpénétrées et inséparables jusqu’à la destruction du second temple par l’empereur Titus en 70.

***27 décembre 1736 : Charles Radcliffe, 5e comte de Derwentwater (1693-1746) est élu grand-maître par une soixantaine de maçons, rue du Paon, sise le Grand St Germain (actuel 5e).

***7 février 1737, Derwentwater installe Louis Collins, peintre du roi, comme vénérable de la loge parisienne Bussy-Aumont, chez Landelle, rue de Bussy. Le 14 février, une délégation de ladite loge reçoit de Derwentwater une patente constitutive pour remplacer la provisoire. Louis Marie (1709-1782), 5e duc (1723) d’Aumont, alors premier gentilhomme de la chambre du roi, en devint vénérable quelques temps après sa réception.

***17 mars 1737 : le cardinal (1726) André Hercule de Fleury (1653-1736), « principal ministre » (1726-1743) de Louis XV demande au lieutenant général Hérault de suspendre les tenues maçonniques  et d’interdire aux aubergistes et traiteurs de servir des repas auxdites assemblées.

***20 et 22 mars 1737 : lettres de Ramsay et envoi du Discours à Fleury pour l’inviter à soutenir la société des free-masons.

***28 mars 1737 : le gazetier de l’Arsenal (Ms 10166, f.88) cite comme franc-maçon Louis-François de Vignerot du Plessis (1696-1788), duc de Richelieu (1715), prince de Mortagne, membre de l’Académie française (1720).

***printemps 1737 : d’après trois témoignages contemporaines (du 28 mars 1738 au 12 mars 1740) une loge aurait maçonné à Lunéville (non encore française à cette date), au temps de Stanislas Leczinski (1677-1766), duc de Lorraine en juillet 1737, sous la direction de François-Vincent de Beauvau-Craon (1713-1742), titré primat de Lorraine en 1722, titre honorifique à la tête du chapitre de la cathédrale de Nancy, protonotaire apostolique et abbé de Lisle-en-Barrois.

***printemps/été 1737 : d’après divers gazetins, Louis de Pardaillan de Gondrin (1707-1743), duc d’Antin (1736), gouverneur de l’Orléannais, est cité comme maçon sans que l’on sache rien sur sa loge.

***Eté 1737 : selon le gazetin daté du 18 septembre 1737[7], de l’abbé Philippe Bridard de La Garde (c.1710/1767), une loge est fondée à Lyon par le comte Jean-François de Billy. Elle aurait fait en quelques mois une quarantaine de réceptions dont celle de Camille Perrichon (1678-1768), prévôt des marchands de Lyon (1730/40).

***Eté 1737 : en Avignon, dans les états du pape, dans un environnement peut-être jacobite[8], se tiennent des réunions de francs-maçons. L’année suivante, sans doute avant l’été, Charles-François de Calvière (1693-1777), marquis de Vézénobres, futur lieutenant général des armées du roi (1748), fait maçon en 1736 dans la loge Bussy-Aumont y fonde une loge Saint Jean d’Ecosse, ouverte à ses amis. A la mi-septembre, il suspend les travaux pour se conformer aux décisions de l’autorité publique.

***14 septembre 1737 : René Hérault (1691-1740), lieutenant général de police (1725/39) défend les réunions de toutes sortes d’associations, et notamment, celles des Freys-Maçons.

***25 novembre 1737 : pouvoir de Derwentwater (Radcliffe) au comte suédois Carl Fredrik Scheffer (1715-1786) pour établir des loges en Suède. Dans le document, se trouve pour la première fois la mention Grande Loge de France.

***mars 1738 : Louis Marie (1709-1782), 5e duc (1723) d’Aumont, alors premier gentilhomme de la chambre du roi, serait grand maître ? (par intérim). Ce choix serait en opposition avec l’élection de d’Antin ?

***avril 1738 : une loge dite L’Intimité, sise à Niort, et reconstituée par le GODF le 28 juin 1774, aurait été fondée avec des constitutions anglaises. Son premier vénérable serait Denis Josset, chevalier de La Mare, commandant du château de Niort.

***24 avril 1738 : bulle In Eminenti Apostolatus specula du pape Clément XII.

***24 juin 1738 : Louis de Pardaillan de Gondrin (1707-1743), d’abord duc d’Epernon, puis 2e duc d’Antin (1736), gouverneur de l’Orléanais aurait été grand maître. Où ? Par qui ? Il devient grand maître à vie en mars 1740.

***La Rochelle : une loge dite plus tard Saint Jean de Jérusalem de la Sincérité (tableau de 1761 avec date de constitution en 1751, (re)constituée le 9 mars 1752, par L’Amitié de Bordeaux) aurait travaillé dans le port aunisien.

***Fort Saint-Pierre de la Martinique : La Parfaite Union y travaille en 1738 si l’on en croit les constitutions accordées le 4 mai 1775 par la chambre des provinces du GODF.

Mars 1739 : Louis François Anne de Neufville (1695-1766), duc de Retz, 4e duc (1734) de Villeroy aurait été grand maître (par intérim) ?

***28 avril 1740 : Saint Antoine de la Perfection, sous le premier maillet d’Antoine Carbonel de Canisy, avocat au parlement de Paris.

***29 août 1740 : L’Anglaise patente La Française de Bordeaux.

***Saint Domingue (colonie française de 1637 à 1804) :

  • Léogane : loge Le Saint-Esprit (c.1740), sous le premier maillet de Louis Viau (1714-c.1760) ;
  • Les Cayes : Les Frères Réunis, loge qui aurait été constituée vers 1740 par des Anglais selon le rapport de reconstitution de 1776 ; déjà (re)constituée par la 1ère GLdF le 28 décembre 1747 ;
  • Cap français : La Vérité, constituée en 1742, sous le premier maillet de Pierre Fleuriau-Duplessis (1716-1769), écuyer, conseiller du roi, premier président des finances.

***2 février ou 2 décembre 1741 : le comte (titre de courtoisie confirmée lors des lettres de naturalisation en décembre 1746) Richard Barnewall (1708-1778), 13e baron Trimlestown, irlandais jacobite catholique, fonde la loge dite plus tard Saint Jean l’Ancienne avec son frère John (Jean), comme premier surveillant et Vincent Silvestre de Timbrune, comte de Valence (1715-1798), deuxième surveillant.

***1742, selon l’abbé Gabriel Louis Pérau (1700-1767), prieur à la Sorbonne (mais non ordonné), in Le Secret des Francs-Maçons, épitre dédicatoire, XVI-176 pages, paru à Genève[9] (2e édition, 1744), 22 loges maçonnent à Paris.

***1742 : Saint Jean, sise à Nantes, sous le maillet du négociant Guy Bonnet ( ?).

***1743 :

  • Saint Jean, sise à Bayonne, constituée le 3 juin 1743 par La Française de Bordeaux, sous le maillet de l’armateur Timothée Lichigaray ;
  • Saint Jean Française (St Jean de Jérusalem, ou Fille de Clermont), sise à Bordeaux, sous les auspices du duc d’Antin, par Samuel Lockhart ( ?). Le procès-verbal de la première séance remonte au 25 juin 1744. Parmi ses fondateurs, on trouve Victor Pierre François de Riquet, 2e comte de Caraman (1715), mainteneur de l’Académie des Jeux Floraux (1739), lieutenant général des armées du roi (1744), premier vénérable, Antoine Augustin Darquier de Pellepoix (1718-1802), receveur général du clergé du diocèse de Toulouse et des tailles de la généralité d’Auch, Louis (II), chevalier, puis comte de Fumel (1683-1749), Charles Louis de Lourdes, marquis de Montgaillard (1711-1777), lieutenant des maréchaux de France à Narbonne, puis à Toulouse, ou Guillaume de Nupces (1700-1763), baron de Florentin, président à mortier du parlement de Toulouse ;
  • Loge de la Chambre du Roi, constituée par la 1ère GLd F, le 26 octobre 1743 (le 20 octobre 1745, d’après G. Bord).
  • La Concorde, sise à Paris, constituée en décembre 1743.

***1744 :

  • Albi (Saint Jean), loge constituée par Clermont, sous le maillet d’Armand de Bourbon, marquis de Malause (1696-1744) ;
  • Alès (Saint Jean), sous le maillet de Charles, abbé de Pérussis, chanoine d’Alès (documents probants seulement en 1750) ;
  • Arras (Anglaise de la Constance) : la loge prétendait avoir été constituée en 1687 par un «Grand Visiteur de Londres». Cette ancienneté n’est indiquée que par les Lettres capitulaires supposées données en 1745 au Souverain Chapitre Primatial et métropolitain d’Arras par Charles (III) Edouard Stuart (1720-1788), dit Bonnie;
  • Bordeaux : (L’Amitié) ( ?), sous le maillet d’André (II) du Hamel, conseiller au parlement de Bordeaux ;
  • Brioude (Saint Julien) : loge constituée par Clermont le 6 novembre, sous le maillet de Vital de Combres, comte de Bressolles ;
  • Caen, sous le maillet de Thomas Vassol, huissier à l’hôtel des monnaies, d’après la liste Charles Louis Journal de 1762 (Bm Lyon, ms 5457, p. 31). Il est possible qu’une loge fondée ou fondatrice du Havre ait maçonné dès 1738/1741 ;
  • Carcassone (Saint Jean de la Parfaite ou La Parfaite Amitié), d’après le tableau de la 1ère GLdF de 1769, sous le maillet de François Antoine de Roudil, seigneur de Berriac et Fonfile, maire perpétuel de Carcassone ;
  • Castres (Saint Jean l’Ancienne) : loge constituée le 30 décembre par Saint Jean d’Albi d’après les Etats du GO de 1773 ;
  • La Rochelle (La Concorde) : loge constituée par la 1ère GLdF, le 6 novembre 1744 ;
  • Le Havre (peut-être 1738 cf. Caen) : constituée le 14 décembre 1744 par la 1ère GLdF, sous le premier maillet du négociant Joseph-François Le Noble (1684-c.1760), échevin du Havre de Grâce (1723-8 ; 1734-8) ;
  • Lille (Saint Jean l’Ancienne) : loge constituée le 6 novembre 1744 par la 1ère GLdF, sous le premier maillet de Jean-Laurent de La Porte, receveur général des fermes de Flandre ;
  • Lodève (Les Parfaits Hospitaliers, loge reconstituée par le GOdF le 1er juillet 1779) : loge constituée le 6 novembre 1744, par la 1ère GLdF, sous le premier maillet de Claude-Daniel de Laurès (1701-1776), conseiller à la cour des comptes, aides et finances de Montpellier ;
  • Lorient (L’Union) : loge constituée le 6 novembre 1744, par la 1ère GLdF, sous le premier maillet de Jean Barbaron, chirurgien de marine de la Compagnie des Indes ;
  • Lyon :

** Les Amis Choisis (Les Vrais Amis) (loge reconstituée par les Loges Régulières de Lyon, en mars 1760) prétendaient remonter à 1744 avec des constitutions anglaises ;

** L’Amitié, constituée en 1744, par la 1ère GLdF ;

  • Nantes :

**une loge (sans nom) constituée par la 1ère GLdF, sous le premier maillet de René Jacques Le Maugen ;

**Saint Jean de Jérusalem, aurait été constituée par L’Anglaise de Bordeaux et/ou ou/puis par la GLdF, sous le premier maillet de Nicolas Jacques de Peillac (Peilhac), seigneur de La Souchais, président (1736) de la Cour des comptes de Bretagne.

Paris :

**La Concorde, constituée le 27 décembre 1743 ;

**La Dauphine, sous le premier maillet du chirurgien (Edme ?) Cernaizot ;

**La Fidélité, sous le 1er maillet d’Honoré M J d’Aymard d’Argensol ;

**Loge de la Cité (1743), sous le premier maillet de Claude Chauvin, marchand de vin ;

**Loge du grand maître, sous le premier maillet de Louis de Bourbon-Condé (1709/71), comte de Clermont;

**Loge sans nom, sous le premier maillet du capitaine Jean Baptiste Gaillard de Beaumanoir, écuyer, trésorier général de la maréchaussée de Paris, futur chevalier de Saint Louis ;

**Loge sans nom (Mailly), sous le premier maillet de Louis-Alexandre (1696-1767), comte de Mailly-Rubempré, marquis de Nesle ;

**Loge sans nom (Polignac), sous le premier maillet du comte François Alexandre de Polignac (c.1705-1785), colonel au régiment d’Enghien-Infanterie ;

**Loge sans nom (Negotiant cf. tb 1744), sous le premier maillet du négociant Antoine Pecquet ;

**Loge sans nom, sous le premier maillet de Paul-Maximilien Hurault, marquis de Vibraye, alors mestre de camp ;

**Saint-André, sous le premier maillet de Jean Dashé, agent de change ;

**Saint Bonet/Saint François, sous le premier maillet de François Toupet, notaire ;

**Saint Denis, sous le premier maillet de Jean de Lamoureux ;

**Saint Edouard, constituée par la 1ère GLdF, sous le premier maillet du capitaine André de Gilly (Gely);

**Saint François, sous le premier maillet de François Thomas Fleury ;

**Saint Louis, sous le premier maillet de Jérôme Beausire le jeune (1708-1761), maître général des bâtiments du roi, membre de l’Académie royale d’architecture (1740) ;

**Saint Joseph, sous le premier maillet de Dauthreme (cf. tb 1744) ;

**Saint Michel, sous le premier maillet de Michel Lefèvre de Chanteraine, procureur au parlement de Paris ;

**Saint Thomas, loge constituée le 29 septembre 1744, sous le premier maillet du notaire Jean-Pierre Le Court.

**L’Union, constituée le 16 mai 1744, sous le 1er maillet du docteur Michel Coltelli dit Procope (1684-1753), professeur de pathologie depuis 1741. Auparavant, il semble avoir en février vénérable de la loge La Discrétion. Au demeurant, le café Procope a peut-être servi de lieu de réunion.

Perpignan : Saint Jean ou Saint Jean/Saint Paul, constituée par la 1ère GLdF, le 6 novembre 1744 ;

  • Rennes : Saint-Jean, sous le premier maillet du chevalier Bourdon de Vatry, lieutenant de vaisseau ;
  • Rochefort : L’Aimable Concorde aurait été constituée le 26 août 1744 par la constituée par la 1ère GLdF, d’après le tableau de 1755 ;
  • Rodez : la loge se disait fille d’Albi et petite-fille de Clermont. Elle envoya à sa loge-mère un tableau daté du 1er septembre 1749 ;
  • Rouen ;
  • Saint-Quentin : loge Saint-Jean, constituée par la 1ère GLdF, le 6 novembre 1744 (d’après sa demande de renouvellement de Constitutions le 23 novembre 1773), sous le premier maillet de Jacques Dumouster, seigneur de Vâtre, conseiller secrétaire du roi (1730) ;
  • Saintes : loge constituée en septembre 1744 par la loge Saint Jean de La Rochelle
  • Toulouse : L’Ecossaise (Explication du Sujet, des Figures, des Inscriptions & des Devises de la Décoration du Feu d’Artifice que les Francs-Maçons de la Loge Ecossoise de Toulouse… du 27 septembre 1744 (Cf. Mollier PierreCuriosités maçonniques, Paris, JC Godefroy, 2014, p. 23/28;
  • Versailles : Loge sans nom, sous le premier maillet d’Antoine François H. Pigache, seigneur de Lamberville & La Comté;
  • Loges militaires :

**Loge auprès de la Gendarmerie de France (régiment de cavalerie), sous le 1er maillet du capitaine Jean-Baptiste Dotté ;

**Loge auprès du régiment des Gardes-Suisses, sous le 1er maillet du capitaine bernois Pierre-Victor, baron de Besenval et de Brünstadtt (1721-1791) ;

**Saint-Pierre, sise auprès du régiment de François d’Usson, marquis de Bonniac, sous le 1er maillet du capitaine Pierre-Bertrand de Mauclerc ;

**Saint Pierre, sise auprès du régiment du Boulonnais, aux ordres de J. F. Dams d’Antigny, marquis de Ruffey, sous le 1er maillet du capitaine Paul du Cap ;

**Loge auprès du régiment de Bourbon-Infanterie, sous le 1er maillet du colonel René, comte de La Tour du Pin-La Charce.

**Loge auprès du régiment de Tresnel, sous le 1er maillet du capitaine Jacques Antoine Esprit de Chabestan d’Alauzon (c.1705-1746).

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

  • Chevallier Pierre, Les ducs sous l’Acacia ou les premiers pas de la franc-maçonnerie française 1725-1743, Paris, L.P. Vrin, 1964 ; Paris-Genève, Nouvelles recherches sur les francs-maçons parisiens et lorrains 1709-1785, Champion/Slatkine, 1996 (2).
  • Le Bihan Alain, Francs-maçons et ateliers parisiens de la GLdF au XVIIIe siècle (1760-95), Paris, BNF, 1973.
  • Bernheim Alain, Contribution à la connaissance de la genèse de la première Grande Loge de France, in Villard de Honnecourt, Paris, 1974, X, p. 19-97.
  • Coutura Johel, Le Parfait Maçon. Les débuts de la franc-maçonnerie française (1736-1748), Publications de l’Université de Saint Etienne, 1994.
  • Chevallier Pierre, Le sceptre, la crosse et l’équerre sous Louis XV, 1725-1789, Paris, H. Champion, 1996.
  • Kervella André, Aux origines de la franc-maçonnerie française (1689-1750). Exilés britanniques et gentilshommes bretons, Rouvray, Editions du Prieuré, 1996.
  • Lechelle Jacques, La vie quotidienne d’une loge au XVIIIe siècle : la R.L. l’Anglaise au fil des jours…, in RT (Renaissance Traditionnelle) 131, Paris, juillet-octobre 2002, p. 174/196.
  • RT 131, Paris, avril 2003, numéro spécial : 275 ans de maçonnerie française.
  • Deux documents (1737 et 1744), in RT 135/6, Paris, juillet-octobre 2003.
  • Dachez Roger, La divulgation de Hérault. La réception d’un Frey-Maçon de 1737, in RT 147/48, Paris, juillet-octobre 2006, p. 166/186.
  • Lamoine Georges, Lettres écrites par le chevalier A.M. de Ramsay, in RT 142, Paris, juillet-octobre 2007, p. 15/41.
  • Kerjan Daniel et Kervella André, Les listes de Charles-Louis Journal, in RT 151/2, Paris, juillet-octobre 2007, p. 220/253.
  • La Franc-maçonnerie et les Stuarts au XVIIIème siècle : stratégies politiques, réseaux, entre mythes et réalité, in Politica Hermetica n°24, Editions Delphica, l’Age d’Homme, 2010.
  • Berheim Alain, Ramsay et ses deux discours, Paris, Editions Télètes, 2011.
  • Kerjan Daniel, Les débuts de la franc-maçonnerie française (1688-1793), Paris, Dervy, 2014.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] D’après The London Evening du 25 novembre 1731, Walpole fut fait maçon par le grand maître Lovel, en compagnie du comte Filip Josef Kinsky (1700-1749), ambassadeur d’Autriche à Londres.

[2] Divers documents signalent qu’il se tint loge dans la demeure privée de Walpole à Houghton-Hall (Norfolk). En 1731, en présence du grand-maître (1731/32) Lord Thomas Coke (1697-1759), baron Lovel (‘1728), puis comte de Leicester (1744) et de François, duc de Lorraine, furent faits maçons Thomas Pelham-Holles (1693-1768), 1er duc de Newcastle (1715), sous-secrétaire d’Etat (1724/54) de Walpole et futur premier ministre (1754/6 ;1757/62), William Capell (1697-1743), 3e comte d’Essex et le major général Charles Churchill (1679-1745), député de Castle Rising (1715-1745).

[3] Un document de 1766 signale que Paris comptait une cinquantaine de vénérables. La différence vient à la fois de la présence de présidents sans ateliers, d’anciens vénérables qui conservent leur titre ou de vénérables de loges non enregistrées.

[4] Sir James Hector, 5e baronnet (1716) et 20e chef du clan Maclean (1703-1750), pair d’Ecosse (1716) fut d’abord étudiant à Edimbourg, avant d’être un actif jacobite. Fait prisonnier, il sera enfermé à la Tour de Londres jusqu’en 1747 et mourut pauvre à Rome.

[5] D’une famille protestant et whig, le vicomte Winchendon (1706) rencontra à Avignon le prétendant Stuart James III, lui jura fidélité et fut nommé en retour colonel de cavalerie. De retour en Angleterre, il abandonna la cause stuartiste et devint pair d’Irlande comme marquis de Catherlough (août 1717) avant d’être créé duc de Wharton en janvier 1718. Impécunieux, roué, il fut fait maçon à l’été 1721. grand maître (1722/3) de la GL de Londres, il prit ouvertement position contre le cabinet Walpone, fonda les Gorgomons antimaçonniques et s’exila en juin 1725. Envoyé à Madrid, il se convertit au catholicisme et servit le roi d’Espagne. A l’été 1728, il gagna Paris. Sa santé et sa fortune déclinèrent rapidement. Avec son épouse Maria Teresa O’Neill, il retourna en Espagne où il mourut le 31 mai 1731 au monastère catalan de Poblet.

[6] Il sera secrétaire d’Etat à la Maison du roi (1749-75).

[7] BHVP, ms 617, f. 295.

[8] Mercier Jean-Marie, Les origines jacobites de la franc-maçonnerie avignonnaise : une mythologie historique à repenser, Politica Hermatica, 2010, op. cit., p. 57/67.

[9] BNF Tolbiac, 16-H-552.

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